dimanche 30 novembre 2014

« Nous ne reconnaîtrons jamais le caractère juif d’Israël », affirme M. Abbas devant la Ligue arabe !


Le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas a affirmé samedi qu’il mettrait fin à la coopération sécuritaire en cas d’absence de reprise des pourparlers. ​Il a fait cette déclaration dans le cadre d’une réunion exceptionnelle avec les ministres des Affaires étrangères des pays de la Ligue arabe organisée au Caire sur la situation des territoires palestiniens...
 

Selon Abbas, la reprise des négociations impliquerait le « gel total » des constructions dans les implantations et à Jérusalem, « la libération du quatrième contingent de prisonniers » qu’Israël avait renoncé à relâcher, et « l’élaboration d’un calendrier bien défini visant en premier lieu à définir les frontières » de l’Etat palestinien.
Le chef de l’Autorité palestinienne a déclaré que le gouvernement israélien, au lieu de promouvoir le processus de paix, cherchait à établir un régime d’apartheid, évoquant notamment le projet de loi renforçant le caractère juif de l’Etat d’Israël approuvé par le gouvernement de Benyamin Netanyahou la semaine dernière.
Mahmoud Abbas a indiqué qu’il avait demandé au secrétaire d’Etat américain John Kerry de soutenir le projet de résolution réclamant la fin, d’ici deux ans, de « l’occupation israélienne des territoires palestiniens ». L’Autorité palestinienne prévoit de soumettre cette résolution avant la fin du mois de novembre au Conseil de sécurité. Jusqu’à présent, l’administration américaine s’est dite opposée à cette démarche.
Le chef de l’Autorité palestinienne a fait part de son intention d’adhérer à diverses organisations internationales, dont la Cour pénale internationale (CPI), ce qui lui permettrait d’engager des poursuites contre des responsables israéliens après les trois guerres meurtrières qui ont déchiré la bande de Gaza ces six dernières années.

Pas de reconnaissance d’Israël comme Etat juif

« Nous ne reconnaîtrons jamais Israël comme Etat juif », a encore affirmé le dirigeant palestinien.
Lors du dernier cycle de négociations interrompu en avril, le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou avait insisté sur le fait que la reconnaissance d’Israël comme Etat du peuple juif est un élément cardinal d’un accord de paix. Le gouvernement israélien considère que le refus de Mahmoud Abbas constitue la racine du conflit, l’Autorité palestinienne refusant de reconnaître qu’Israël est l’Etat du peuple juif et créé comme tel. Si Israël reconnaît un Etat pour un « peuple palestinien » avait-il avancé, l’Autorité palestinienne doit reconnaître un Etat « pour le peuple juif. »
Le gouvernement israélien « est convaincu qu’un Etat palestinien ne peut pas exister sans inclure la bande de Gaza dans son territoire », a expliqué le Mahmoud Abbas.
Or, « Israël veut que la bande de Gaza demeure déconnectée de la Judée-Samarie et veut empêcher l’Autorité palestinienne de payer les fonctionnaires gazaouis », a indiqué M. Abbas estimant qu’Israël faisait tout pour « maintenir le statu quo ».
« Le chose la plus dangereuse serait d’entretenir la situation actuelle », a martelé le dirigeant palestinien. « Tous les signes montrent que la médiation américaine n’a pas réussi à faire aboutir les négociations », a estimé Mahmoud Abbas.
« La situation en Judée-Samarie est dangereuse et ne peut pas continuer ainsi », a-t-il aussi déclaré.
Les ministres des pays de la Ligue arabe ont prévu de discuter des « demandes d’adhésion aux agences et organisations de l’ONU, formulées par la direction palestinienne », a précisé il y a quelques jours devant la presse Ahmed Ben Helli, le Secrétaire général adjoint de la Ligue, dont le siège est au Caire.
Cette réunion extraordinaire a été annoncée alors que Jérusalem-Est et la Cisjordanie ont été le théâtre ces dernières semaines d’affrontements entre manifestants palestiniens et forces de l’ordre israéliennes, et d’attentats palestiniens, dont le dernier mardi a tué cinq Israéliens dans une synagogue de Jérusalem.


Source JerusalemPlus