Eli Ben-Zaken, on le connaît de longue main. Ce natif d’Alexandrie, immigré en Israël en 1970, fut jadis restaurateur sur le mode italien à Jérusalem, tout en étant installé dans son moshav (village coopératif) de Ramat Raziel. Il y fait, depuis 1992, l’un des meilleurs vins d’Israël, en blanc (le fameux « C de Castel » issu de chardonnay), aussi bien qu’en rouge (le Château Castel et son second vin de Petit Castel), et désormais son rosé issu de pressurage direct (60 % merlot, 20 % cabernet sauvignon, 20 % malbec)...
Sur les terres argilo-calcaires très caillouteuses, pratiquant petits rendements et élevages en fût soignés, avec des barriques d’un à trois ans, il produit des cuvées pouvant rivaliser, sans mal, en blanc avec de grands bourgognes et en rouge avec de grands crus médocains ou libournais. Il affectionne les cépages bordelais, joue le fruit, la fraîcheur, l’expression du terroir, autant que le raisin au faîte de sa maturité.
Son chardonnay 2013 goûté au fût révèle des notes beurrées et vanillées déjà éclatantes. Le 2012 d’une grande élégance, alliant charme, rondeur, puissance, joue la séduction à plein avec des notes miellées et un riche potentiel qui le rapproche de son cousin témoignant d’une belle maturité en 2005. Le petit Castel 2012, avec une majorité de cabernet sauvignon (57 %), merlot (36%), malbec (3 %) et 2 % de cabernet franc et de petit verdot, révèle un joli nez de fruits rouges et de prune, avec souplesse et élégance. Le domaine du Castel grand vin en 2011 (59 % de cabernet sauvignon, 19 % de petit verdot, 15 % merlot, 4 % de cabernet franc, 34 % malbec) est d’une distinction très bordelaise, avec de la chair, du fruit et une grande profondeur en bouche. Un grand vin d’une tenue sans faille, dont son aîné en 2007 prouve, par sa longueur, ses parfums de fruits et de sous-bois, sa capacité à bien vieillir.
Source Le Blog de Gilles Pudlowski