La Jordanie a déployé d’importantes forces armées à sa frontière avec l’Irak, dans un nouveau signe de l’aggravement des tensions et que la guerre en Irak/Syrie menace de s’étendre dans une guerre régionale à part entière. L’armée jordanienne a placé des chars, des véhicules militaires, des lance-missiles et des troupes sur toute la longueur de la frontière irakienne, rapportent le journal arabe Asharq Al-Awsat...
Ce lourd déploiement vient comme une tentative de bloquer la menace sécuritaire posée par l’Etat Islamique d’Irak et du Levant (EIIL), qui a conquis d’énormes portions de l’Irak dans une campagne militaire éclair et sanguinaire, et qui a ses « troupes » se rapprochant de la frontière jordanienne.
Dans le rapport, des sources jordaniennes ont été citées comme affirmant que l’armée irakienne contrôle toujours la région frontalière, mais qu’elles ont déjà perdu le contrôle des nombreuses régions adjacentes.
Un officier supérieur jordanien a déclaré au journal que l’armée est en préparation maximale de manière à être en mesure de se déployer à tout moment.
La Jordanie a de bonnes raisons de s’inquiéter, les islamistes de l’EIIL ayant publiquement appeler à exécuter le roi Abdallah de Jordanie, le déclarant comme un traître à l’Islam qui a uni ses forces avec l’Occident.
L’EIIL a menacé de « massacrer » le « tyran » Abdallah dans une récente vidéo, qui a été diffusée sur Youtube. La vidéo montre un citoyen jordanien et membre du groupe islamiste qui déchire son passeport et le jette dans le feu tout en promettant de lancer une attaque suicide à l’intérieur de la Jordanie.
Le journaliste arabe Khaled Abou Toameh a ecrit que le chef de l’EIIL, Abou Baker al-Baghdadi, a récemment discuté de l’élargissement des activités du groupe en Jordanie, qui partage une frontière avec l’Irak et la Syrie, et a déjà une forte présence de mouvements islamistes.
L’augmentation de l’activité de l’armée jordanienne vient au milieu de signes que la guerre en Syrie, suivie de la guerre en Irak, ont un effet boule de neige qui se transforme en guerre régionale.
Les forces syriennes fidèles à Assad ont mené une attaque aérienne contre les troupes de l’EIIL en Irak mercredi, lors d’une attaque transfrontalière qui soulève des questions au sujet de l’entraînement de la Syrie, ou ce qu’il en reste, dans les combats en Irak. L’EIIL a déjà été actif dans la guerre en Syrie depuis un certain temps.
La nation chiite d’Iran aurait également déjà envoyé des troupes en Irak, prétendument pour consulter avec le gouvernement à majorité chiite d’Irak qui fait face aux islamistes sunnites de l’EIIL.
Israël a également montré jeudi des signes qu’il pourrait s’impliquer dans l’embrasement régional.
Le ministre des affaires étrangères Avigdor Lieberman a rencontré le secrétaire d’état américain John Kerry à Paris jeudi, et a déclaré qu’Israël se propose d’aider les états arabes « modérés ».
« Les extrémistes opérant actuellement en Irak vont essayer de contester la stabilité dans toute la région du Golfe, tout d’abord au Koweït, » a déclaré Lieberman dans un communiqué après la réunion. « Israël pourrait fournir une assistance efficace et fiable aux états arabes modérés en prise avec les extrémistes. »
Il convient de noter que le premier ministre américain Benyamin Netanyahou a critiqué les déclarations américaines faisant allusion à une collaboration avec l’Iran contre l’EIIL. Le Koweït mentionné par Lieberman a montré des signes de rapprochement avec l’Iran, l’émir du Koweït, Cheikh Sabah al-Ahmed al-Sabah a fait une visite historique en Iran au début du mois.
Cette visite était la première d’un dirigeant du Koweït, un allié des Etats-Unis, en Iran depuis la révolution islamique de 1979. Selon les témoignages, les deux pays ont signé six accords, l’un d’entre eux étant un accord sécuritaire, lors de la visite.Source JerusalemPlus