Le monde scientifique juif est en effervescence par la découverte d’anciens parchemins juifs dans une grotte en Afghanistan dans la province de Samangan. Suivi d’une petite enquête sur les Juifs afghans – Passionant !
Selon le correspondant des affaires arabes de la 2ème chaine israélienne, Ehud Yeari, spécialiste des questions arabes, il pourrait s’agir de la plus importante découverte historique sur le monde juif depuis celle de la Gueniza du Caire au XIXème siècle. Quelques 150 fragments de textes ont été retrouvés dans une gueniza. Une guéniza est un endroit choisi sous terre où les Juifs enterrent les écrits sacrés devenus inutilisables, lorsqu’une guéniza est découverte, elle constitue pour les historiens un véritable trésor qui souvent décrit les us et coutumes de la vie des Juifs de l’époque.
Aggai Ben-Shammai, professeur émérite de langue et de littérature arabes à l’Université hébraïque de Jérusalem pense que les 150 fragments retrouvés ne constituent que la « pointe de l’Iceberg, les parchemins datent d’au moins 1000 ans sont écrit en arabe, en judéo-arabe et en persan ancien. Pour les fragments déjà étudiés, on trouve des passages du livre d’Isaïe , des textes écrits par le sage Saadia Gaon-Xème siècle -, et une histoire jusqu’alors inconnue du Royaume de Judée.
Ont été retrouvés également des anneaux avec des noms juifs comme Shmuel Bar Yossef inscrits en hébreu. Ces parchemins ont été retrouvés le long de la route de la soie (Asie centrale-Moyen-Orient), empruntée par de nombreux commerçants juifs. D’après Yeari les fragments ont été déménagés tout d’abord au Pakistan à Peshawar avant d’être vendus à des négociants en antiquité du monde entier de Genève, Londres ou Dubaï. Le bureau du Premier ministre et plusieurs hommes d’affaires juifs sont intéressés à acheter les fragments, mais le processus n’est qu’à ses débuts. Pour rappel la Guéniza du Caire, contient quelques 280 000 textes fournissant une multitude d’informations sur presque chaque aspect de l’histoire juive.
Au xe siècle, Saadia Gaon polémique avec un sceptique juif, nommé Hiwi al-Balkhi ; Balkh est cependant située en Perse à l’époque. En 1080, Moïse ibn Ezra fait mention de 40 000 Juifs payant un tribut à Ghazni; Benjamin de Tudèle décompte 80 000 au xiie siècle.
La communauté juive afghane est l’une des plus anciennes de l’Asie centrale, les Juifs y ayant vécu pendant au moins 2000 ans. L’évaluation exacte de son ancienneté est incertaine, la date la plus ancienne avancée étant de 720 AEC, c’est-à-dire lors de la déportation des Israélites par les Assyriens, ou de 586 AEC, c’est-à-dire lors de l’exil des Judéens par les Babyloniens. Cependant, les traces d’une communauté abondante n’apparaissent qu’au viiie siècle de l’ère commune. C’est également à cette époque que leur présence est documentée par des exégètes bibliques ou des auteurs karaïtes, établis en Perse.
Cette communauté maintint à cette époque de nombreux contacts avec la communauté juive de Babylone. Plus tard, elle aura également des contacts avec les Juifs de Perse, du Pakistan, et de Cochin. La communauté a pratiquement disparu par émigration, principalement en Israël et aux États-Unis1 On ne recense aujourd’hui qu’un seul Juif, Zablon Simintov, résidant à Kaboul, et qui s’occupe du maintien d’unesynagogue en ruines, aidé par des sympathisants musulmans locaux.
Source Israel Valley