lundi 3 décembre 2012
Des souris pour détecter les explosifs à l’aéroport
Tandis qu’on remet en question l’efficacité des chiens renifleurs pour repérer les explosifs et les cargaisons de drogue dans les aéroports, et alors que l’utilisation des scanneurs corporels ne cesse de susciter la controverse, des chercheurs israéliens flairent du côté des souris pour assurer la sécurité des passagers aériens, rapporte le New Scientist.
Selon BioExplorers, l’entreprise derrière cette intrigante initiative, des souris bien entraînées peuvent en effet s’avérer d’excellents détecteurs d’explosifs, si on les utilise efficacement.
Pour ce faire, on place plusieurs groupes de souris dans de petits compartiments disposés stratégiquement aux points de contrôle des aéroports. Lorsque les souris entraînées détectent un explosif, elles sont conditionnées à fuir et à passer dans un autre compartiment (comme si elles avaient peur d’un chat), ce qui déclenche une alarme. Pour éviter les erreurs, l’alarme ne s’actionne que si plus d’une souris réagit de la sorte. Lorsqu’un tel cas se présente, il ne reste plus qu’à isoler la personne suspecte et à procéder à une fouille exhaustive.
Contrairement aux chiens, qui ont parfois besoin de récompenses et de la présence permanente de leur maître pour être efficaces, les souris sont autonomes et nécessitent peu de soins, si ce n’est d’être approvisionnées en nourriture et en eau. En outre, leur odorat est plus développé et plus fin que celui des chiens (une souris dispose de 1120 capteurs olfactifs, contre 756 pour Fido).
Le hic: l’habitacle des souris doit souvent être nettoyé, et leur durée de “vie active” n’est que de 18 mois – malgré d’excellents quarts de travail de 4 h par jour. Il faudrait donc continuellement entraîner des recrues pour approvisionner en effectifs rongeurs le système de détection.
Cela dit, les tests effectués sont fort probants: en décembre dernier, on a fait passer 1000 personnes à travers ce détecteur nouveau genre. De ce nombre, 22 portaient sur eux des subtances explosives, et toutes ont été repérées, le taux de fausses alarmes déclenchées par les souris n’étant que de 0,1 %…
Même si les souris ne remplaceront jamais les détecteurs de métal et les rayons X, elles pourraient faire partie de l’arsenal de protection déployé dans les aéroports. Et peut-être permettront-elles un jour d’éviter des attentats comme celui de Moscou, sans pour autant soumettre les passagers et les usagers des aéroports à une batterie de contrôles astreignants et humiliants.
Source lactualite.com