mercredi 27 décembre 2017

Archéologie et Bible : Les 12 dernières découvertes majeures...


D’Israël à la Syrie, de la 
Grande-Bretagne à la Sicile, 
des vestiges témoignent, 
de façon émouvante, de la vie 
des premiers chrétiens.....Détails.......


1
. Jérusalem : que renferme 
la tombe de Jésus ?

Ce fut la sensation archéologique de l’année 2016 : fin octobre, pour la première fois depuis au moins deux siècles, le tombeau du Christ, situé sous l’édicule dit « de la Résurrection » au cœur de l’église du Saint-Sépulcre à Jérusalem, a été ouvert.
Lorsque la plaque de marbre posée au-dessus du tombeau présumé de Jésus a été déplacée, l’émotion était à son comble.
D’autant qu’un étrange phénomène est venu pimenter l’opération lorsque les appareils servant à mesurer la résonance électromagnétique du sol sont tombés en panne.
« C’est une tombe vivante, la tombe du Christ, a confié par la suite l’ingénieure Antonia Moropoulou, chargée de la restauration. La force avec laquelle l’on croit ou l’on pense peut perturber les champs électromagnétiques. »
Peu importe le phénomène et ses raisons, une chose est certaine : l’ouverture de la pierre tombale a permis des avancées archéologiques majeures. Car en dessous, les restaurateurs ont pu apercevoir une seconde dalle, de marbre gris, au centre de laquelle était gravée une croix qui ressemble à une croix de Lorraine.
Et cette dalle, brisée tout du long, était elle-même posée sur un remblai de 5 à 6 cm d’épaisseur recouvrant un lit de pierre.
Il y avait bien donc, à l’origine de l’édicule, une banquette funéraire taillée dans le roc, comme on le faisait à l’époque de Jésus.
Les sondages magnétiques ont montré par ailleurs qu’une chambre funéraire s’étendait au nord et au sud de l’édicule.
Dès lors plusieurs scénarios étaient possibles pour l’aménagement du lieu : soit la dalle grise avait été posée au XIIe siècle par les croisés lorsqu’ils ont rebâti le Saint-Sépulcre détruit par les Arabes en 1009 ; soit la croix était gravée sur une dalle déjà en place et il restait à en déterminer la date.
Antonia Moropoulou a donc fait analyser le mortier qui scellait la dalle. Les résultats sont encore inédits mais le magazine National Geographic en a déjà divulgué la teneur : le mortier daterait du IVe siècle ap. J.-C.
En d’autres termes, l’aménagement de la tombe remonterait à l’édification première du Saint-Sépulcre, sous l’empereur Constantin vers 326.
Cela ne nous dit évidemment pas sur quels critères les ingénieurs de Constantin ont choisi cette tombe plutôt qu’une de ses voisines.
Les archéologues regrettent l’occasion manquée d’explorer le site eux-mêmes. Auraient-ils trouvé le petit indice permettant de remonter aux années de Jésus et, qui sait, à Jésus lui-même ?
Pas sûr. En attendant, la tombe est refermée pour quelques siècles, et les pèlerins y ont retrouvé le chemin de la Résurrection.

2. 
Israël : la synagogue 
de Magdala

Au cours d’un diagnostic archéologique réalisé en 2009 à Magdala, patrie de la Madeleine des Évangiles, sur le lac de Galilée, la pelle mécanique heurta un bloc couvert de reliefs sculptés dont une menorah (photo ci-dessus).
Cette représentation du chandelier à sept branches, pièce maîtresse du mobilier liturgique du temple de Jérusalem, annonçait une pépite : une synagogue vers le milieu du Ier siècle apr. J.-C. comme il n’en reste qu’une poignée dans le monde antique.
À cette époque – celle de Jésus et/ou de la première génération de disciples –, le Temple de Jérusalem n’avait pas encore été détruit par les Romains (il le sera en 70 apr. J.-C.), et le christianisme ne s’était pas encore démarqué du judaïsme.
Certains pensent que le bloc, qui se trouvait à peu près au centre de la salle d’assemblée, était une base sur laquelle on posait une table mobile destinée à la lecture des Écritures.
Il illustrerait alors la vocation première des synagogues à l’étude et l’enseignement de la Torah. Jésus s’en est-il servi au cours de ses pérégrinations en Galilée, comme il le fit à Nazareth (Luc 4 16-20) ? Qui sait ? Quant à Marie-Madeleine, il n’est pas sûr qu’au Ier siècle les femmes étaient admises dans les assemblées synagogales !

3
. Sicile. : festins pour 
une sainte

C’est une dévotion pas très catholique que des archéologues canadiens ont mise au jour dans la cour d’une maison privée du VIIe siècle apr. J.-C., à Punta Secca en Sicile.
Il se trouvait là un sarcophage entouré de traces de banquet. Non seulement on festoyait autour du trépassé, mais on faisait aussi participer celui-ci aux agapes par un orifice taillé au-dessus de la tête. Cette pratique d’origine païenne était pourtant interdite dans l’Empire romain depuis 408.
L’entorse à la loi pourrait ici s’expliquer par une particularité du défunt, ou plutôt de la défunte puisqu’il s’agit d’une femme. Le squelette montre en effet une malformation crânienne congénitale qui a pu entraîner céphalées et syncopes répétées.
De là à penser que ces troubles ont été interprétés par son entourage comme des signes de possession divine, il n’y a qu’un pas… que nos scientifiques se gardent bien de franchir !

4
. Syrie : mosaïque 
de David et Goliath

Frappé de plein fouet par la guerre, le patrimoine archéologique syrien ne compte plus ses pertes. L’une des plus désolantes est le fait des pillards en Syrie du Nord en 2012.
C’était un pavement de mosaïque représentant une scène biblique exceptionnelle : la victoire de David sur le géant philistin Goliath et l’installation à Jérusalem de l’arche d’alliance que les Philistins avaient prise en butin. Grâce à sa dédicace, on sait qu’elle provenait d’une église du VIIe siècle apr. J.-C. Pourquoi cette référence biblique ?
L’église locale a sans doute voulu glorifier l’empereur byzantin Héraclius victorieux des Perses en 628 et la restitution de la Vraie Croix que ceux-ci avaient dérobée à Jérusalem.
De cette mosaïque disparue sur le marché noir, il ne reste qu’une mauvaise photographie prise avec un téléphone portable ; la représentante locale des Antiquités qui l’a prise est hélas décédée le lendemain, avant d’avoir pu faire son rapport.

5
. Égypte : les archives 
du moine Frangué

Il en fallait de la patience et du tempérament pour vivre en ermite dans la nécropole désaffectée de Thèbes, en Haute-Égypte, au début du VIIIe siècle apr. J.-C. !
Le moine Frangué ne manquait ni de l’un ni de l’autre, si l’on en juge à la correspondance qu’il échangea avec divers clients et fournisseurs. Celle-ci a été retrouvée par une équipe de l’université libre de Bruxelles et publiée en 2016 aux éditions Lis et Parle (Frangué, moine d’Égypte).
Elle se compose de quelque 600 billets inscrits sur des fragments de pots, témoignant des préoccupations quotidiennes d’un moine copte, scribe et tisserand, vivant de prières et de travail manuel, mais totalement dépendant pour sa subsistance et son approvisionnement.

6
. Irlande : manuscrit 
de Faddan More

Il n’y a pas que dans le sous-sol des pays secs que l’on retrouve de très vieux manuscrits. La preuve, le psautier de Faddan More ressorti en parfait état… d’une tourbière irlandaise !
Daté des environs de l’an 800, ce codex enluminé compte 60 feuillets de parchemin. Il reproduit la version dite « gallicane » des psaumes traduite par saint Jérôme à partir du grec et diffusée en Gaule sous le règne de Charlemagne.
Petite surprise : dans la reliure étaient encollés des feuillets de papyrus provenant d’Égypte. Bien avant l’heure de la mondialisation, des liens étroits unissaient les monastères gaéliques et l’Église copte.

7
. Jérusalem : le premier cachet 
d’un des rois de Judée

Il y a des bulles qui pétillent plus que d’autres. Par bulle, entendez une pastille d’argile sur laquelle a été estampillé un sceau officiel.
Trouvée sous le sol de la Cité de David, à Jérusalem, celle-ci avait de quoi réjouir, car le nom imprimé sur le scellé est celui-ci d’un grand nom de la Bible, attesté pour la première fois par l’archéologie : Ézéchias, fils d’Achaz, roi de Juda.
Outre sa résistance au siège de Jérusalem par les Assyriens en 701 av. J.-C., ce dernier avait gagné sa renommée en réformant les cultes de son royaume et en accordant l’exclusivité au dieu national, Yahvé, au profit du Temple de Jérusalem.
Que font alors sur le cachet officiel d’Ézéchias deux motifs religieux égyptiens : le soleil ailé, symbole du dieu Rê et le hiéroglyphe signifiant la vie ?
Tout champion de Yahvé et de l’indépendance judéenne qu’il était dans la tradition biblique, Ézéchias n’en signait pas moins sous le sceau divin de l’Égypte !
Certes, le Levant était dans le giron égyptien depuis le IIe millénaire et cela laisse des traces, mais là n’était pas ce qu’il fallait retenir d’Ézéchias. Quant à l’interdit des représentations du divin prôné dans la Bible, il n’était manifestement pas entré en vigueur sous son règne.

8. 
Israël : lecture virtuelle 
d’un manuscrit 
biblique carbonisé

Ce vieux rouleau de cuir, carbonisé dans l’incendie de la synagogue d’Ein Gedi au bord de la mer Morte au VIIe siècle apr. J.-C., fut découvert en 1970. Qui aurait prédit qu’on arriverait à le lire sans même avoir à le dérouler ?
Quarante-cinq ans plus tard, la prouesse a été accomplie grâce aux technologies numériques.
C’était un exemplaire du livre du Lévitique, le troisième de la Bible. Avec lui, point de révélations fracassantes à attendre sur le texte biblique lui-même. En revanche, il constitue un jalon bienvenu dans l’évolution de l’écriture hébraïque de la Bible, car il comble un vide entre les manuscrits de la mer Morte (250 av. J.-C. - Ier siècle apr. J.-C.) et les grands codex de la Bible hébraïque (fin du Xe siècle).
Mais c’est aussi, et ce n’est pas rien, le plus ancien sinon l’unique manuscrit antique de la Torah retrouvé dans son contexte liturgique.

9. 
Galilée : un autre 
« âge de pierre »

On connaissait déjà depuis 2001 la grotte calcaire d’Einot Amitai, située entre Nazareth et Cana.
Il aura pourtant fallu attendre 15 ans pour qu’une équipe issue des universités d’Ariel, en Israël, et de Malte approfondisse l’étude du site. Et les archéologues n’ont pas été déçus…
Ils ont en effet exhumé des tasses et bols en pierre, démontrant que la grotte abritait un atelier de production calcaire. À la différence des autres sites de fabrication en Galilée, Einot Amitai abritait à la fois la carrière et la manufacture où les objets étaient fabriqués.
La production date du Ier siècle, période durant laquelle les vases de calcaire étaient utilisés dans toute la Judée.
Les recherches entreprises dans la région ont en effet permis de retrouver des fragments de bols, d’assiettes et de coupes en pierre dans les foyers de peuplements juifs.
Pour Yonatan Adler, de l’université d’Ariel, cette préférence pour le calcaire s’explique par des motifs religieux. « Plusieurs branches du judaïsme étaient alors obsédées par les codes de pureté du Lévitique.
La pierre qui, contrairement à la céramique, ne retenait pas les impuretés rituelles, était donc un matériau idéal pour les ustensiles de cuisine », souligne-t-il. Un véritable « âge de pierre » à l’époque du Second Temple.

10. 
Israël : les mystères 
des Philistins, 
peuple de Goliath

Découvert en 2016 sur la côte d’Ashkelon dans le sud d’Israël, un cimetière datant du XIe-XIIe siècle av. J.-C. résoudra-t-il le mystère des Philistins ?
Les archéologues associent depuis longtemps ce nom à l’introduction, vers 1 200 av. J.-C., d’une culture matérielle égéenne au sein de la population cananéenne locale.
Depuis longtemps aussi, ils font l’hypothèse qu’elle va de pair avec l’arrivée des « peuples de la mer », envahisseurs que les Égyptiens se vantaient d’avoir repoussés vers Canaan.
Et, puisque des « Peleser » étaient cités parmi les gêneurs, le lien a été fait entre eux et les -Philistins de la Bible… C’est donc par recoupement indirect que les nouveautés culturelles observées sur la côte du sud du Levant ont été attribuées aux grands ennemis des Israélites dans les livres de Samuel. Cependant, alors que la Bible campe les Philistins en guerriers redoutables à l’instar du géant Goliath, les archéologues trouvent plus de traces de métissage que de destructions.
Aussi, la découverte de milliers de tombes à Ashkelon devrait-elle permettre d’affiner le profil génétique et anthropologique de cette population et son évolution culturelle.
Mais apportera-t-elle la confirmation que ces gens se désignaient eux-mêmes comme des Philistins ? Cela reste à voir.

11
. Grande-Bretagne : les secrets de l’île 
de Lindisfarne

Début juillet 2017, c’est de l’autre côté de la Manche que l’archéologie a connu un rebondissement.
Au large des côtes britanniques, sur l’île de Lindisfarne, ont été découverts les vestiges d’une des plus anciennes églises d’Angleterre, qui daterait du VIIe siècle, au regard de l’architecture primitive de ses maçonneries.
À l’origine de cet édifice pourrait bien se trouver saint Aidan, un moine irlandais qui, à la demande d’Oswald, roi de Northumbrie (634 - 642), aurait été envoyé sur cette île dans le but d’y instaurer le christianisme.

12
. Syrie : la Vierge 
de Doura Europos

Quelle est cette Femme au puits peinte sur les murs d’une des plus anciennes églises de la chrétienté à Doura Europos, cité gréco-romaine de Syrie ?
Elle ornait la chapelle baptismale, au sein d’un ensemble de fresques miraculeusement épargnées lors de la destruction de la ville en 256 apr. J.-C. Est-ce la Samaritaine de l’Évangile de Jean, comme on le pense généralement depuis sa découverte en 1931.
Le chercheur américain Michael Peppard en doute. Pour lui, le décor de la chapelle est une catéchèse sur l’initiation chrétienne qu’il faut interpréter à la lueur de la tradition orientale.
Or celle-ci conçoit le baptême comme une mystique de la naissance et du mariage virginal.
Dans ce cadre, l’image de cette femme se comprend mieux comme une représentation de l’Annonciation, ainsi que la figurent certaines icônes byzantines du XIIe siècle.
Si Michael Peppard a raison, la femme au puits de Doura Europos serait la plus ancienne représentation de la Vierge Marie connue à ce jour. 
Source La Vie
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