Les raids aériens matinaux ont visé "des infrastructures souterraines du Hamas (...) dans la bande de Gaza", avait indiqué plus tôt l'armée israélienne dans un communiqué, liant ces frappes à des "ballons explosifs et incendiaires lancés de la bande de Gaza vers Israël".
Ils ont été menés au moment où une délégation égyptienne tentait de calmer le jeu entre Israël et le Hamas, qui se sont déjà livré trois guerres.
Selon des sources des services de sécurité et des témoins, les frappes ont visé des postes d'observation à Rafah (sud) (photo ci-dessus) et à Beit Lahya (nord), sans toutefois faire de blessés.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a affirmé, par téléphone, à des responsables municipaux de localités israéliennes proches de la bande de Gaza que "chaque incendie serait considéré comme un tir de roquette".
"Le Hamas joue avec le feu et je vais faire en sorte que ça se retourne contre eux", avait déclaré de son côté le ministre israélien de la Défense Benny Gantz, ajoutant que l'armée israélienne restait en "état d'alerte".
La situation s'est détériorée depuis une dizaine de jours.
Aux lancers de ballons incendiaires depuis Gaza, qui ont causé plus d'une centaine d'incendies en territoire israélien, et aux tirs de roquettes, l'Etat hébreu a répondu par des frappes et par un resserrement du blocus.
Israël a interdit aux pêcheurs gazaouis de sortir en mer et a fermé le seul point de passage des marchandises entre Gaza et Israël, empêchant les livraisons de carburant.
Le porte-parole de la seule centrale électrique de Gaza a annoncé mardi matin la "fermeture complète" du site, faute de carburant. Ce qui pourrait limiter l'alimentation électrique à environ quatre heures par jour car l'enclave reste en partie approvisionnée par Israël.
La délégation égyptienne, arrivée lundi, a quitté Gaza pour des discussions avec des responsables israéliens mais aussi en Judée Samarie avec des dirigeants de l'Autorité palestinienne, a indiqué à l'AFP une source du Hamas, précisant que les Egyptiens devaient retourner à Gaza après ces discussions.
Le Hamas et Israël s'affrontent sporadiquement malgré une trêve conclue en 2019 --avec le soutien de l'ONU, de l'Egypte et du Qatar--, prévoyant notamment une aide financière mensuelle d'environ 30 millions de dollars du Qatar, versée à Gaza via Israël.
Des roquettes ont été tirées ces derniers mois depuis Gaza pour pousser Israël à accélérer ce versement et, plus généralement, pour tenter de lever le blocus drastique instauré depuis plus d'une décennie.
La trêve prévoyait aussi le financement de projets de développement dans l'enclave palestinienne où le taux de chômage avoisine les 65% chez les jeunes. Or c'est sur ces autres "enjeux que ça bloque", résume un observateur pour expliquer la recrudescence des tensions.
Source L'Orient le Jour
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