dimanche 19 juillet 2020

Connaissez-vous le lien entre l’Île de Curaçao et les Juifs ?


Curaçao (Kòrsou en papiamento) est une des Îles sous le Vent des petites Antilles. Elle forme un territoire autonome du Royaume des Pays-Bas depuis le 1er juillet 2007 (suite à la dissolution de l’ancien État autonome de la fédération des Antilles néerlandaises dont elle faisait partie). Le changement complet de statut sera achevé après le transfert des compétences de l’État fédéral autonome vers celui des Pays-Bas. Initialement prévue pour le 15 décembre 2008, la dissolution complète est remise au 10 octobre 2010.......Détails....... 



La population de Curaçao provient de multiples origines : Indiens d'Amérique, Africains, Néerlandais, Espagnols, Portugais, etc., ce qui donne une grande diversité ethnique et culturelle. 
En témoigne le papiamento, créole basé sur une multitude de langues et qui est la base de la communication sur l'île.
Le gentilé pour les habitants de Curaçao est curaçaoan.
Curaçao est fortement influencé par les Pays-Bas à cause des siècles de colonisation. 
L'héritage néerlandais est encore très présent dans l'architecture coloniale et post-coloniale, le système judiciaire, l'éducation, les mouvements de population (de nombreux étudiants partent chaque année étudier aux Pays-Bas, 4 % des curaçaoans sont nés aux Pays-Bas, 100 000 habitants de Curaçao vivent désormais aux Pays-Bas et 40 % des touristes viennent d'Europe).
La majorité de la population est d'origine africaine, descendante des esclaves noirs affranchis en 1863. 
Leur héritage est présent dans les influences africaines du papiamento, le genre musical appelé Tambú, la cuisine, les religions…
La communauté juive n'a jamais connu de lois discriminantes sur l'île et elle s'est très tôt implantée dans le secteur économique, politique et culturel. Durant le XXe siècle, de nombreux juifs ashkénazes sont venus sur Curaçao, attirés par la liberté dont ils pouvaient jouir.
L'île de Curaçao fait partie des 13 paradis des frères de la côte. Elle a donc abrité des boucaniers pendant les heures de gloire de la piraterie.
Les premiers habitants de Curaçao furent les Amérindiens Arawaks qui arrivèrent du Venezuela.
En 1499, l'île est découverte par Alonso de Ojeda qui prend possession de l'île au nom de l'Espagne et décime les Arawaks. 
Au début du XVIe siècle, après avoir dépeuplé l'île par de fréquents raids pour fournir Hispaniola en esclaves, les Espagnols voient à ce que l'île soit repeuplée d'Amérindiens. 
Curaçao est rattachée administrativement au gouverneur du Venezuela (Coro) excepté lors de la concession Welser.
Les marchands juifs et protestants d'Anvers avaient tissé un réseau de livraison au départ de la petite île antillaise de Curaçao. Fuyant la reconquête espagnole durant la Guerre de Quatre-vingt Ans vers Amsterdam à la fin du XVIe siècle, ils apportèrent leurs connaissances. 
Les navires hollandais ont très tôt remonté la Rivière Yaracuy, qui se jette dans l'Atlantique à côté du port de Tucacas.
Pendant les années 1630, la Compagnie néerlandaise des Indes occidentales ayant complété l'occupation de la Nouvelle-Hollande (Pernambuco) depuis 1629, se cherchait un port d'attache situé directement dans la mer des Caraïbes.
De plus, avec la perte définitive des salines de la Punta de Araya, un lagon nouvellement fortifié par les Espagnols à un jet de pierre de la côte vénézuélienne et celle momentanée de Saint-Martin, les directeurs se souciant de procurer une nouvelle saline pour l'industrie halieutique néerlandaise. 
Sous les conseils de Jan Janszoon Otzen qui avait été fait prisonnier à Tortuga (Venezuela) quelques années auparavant puis transféré à Curaçao afin de lui faire couper du bois avant de le ramener en Europe, la compagnie décida de conquérir l'île. 
Otzen avait dressé un portrait idyllique de la géographie de Curaçao. En 1634, la compagnie affrète une escadre de six vaisseaux sous le commandement de Joannes van Walbeeck et Pierre le Grand. Un gouverneur et 38 colons européens s'installent sur l'île, où vivent quelques 400 Amérindiens. Les Néerlandais s'aperçurent que les marais salants décrits par Otzen étant impropres à l'exploitation.
En 1635, malgré la formation à Madrid par Olivares d'un conseil spécial pour la reconquête de Curaçao, les Espagnols attendirent l'année suivante. 
Mais le faible détachement naval chargé de cette mission ne put même pas s'y rendre. 
Déterminée à garder sa possession, la Compagnie néerlandaise des Indes occidentales reçut l'appui des États de Hollande et des États généraux néerlandais, l'administration de la nouvelle colonie (et de ses dépendances : Aruba, Bonaire)étant passé sous la coupe de la chambre amstellodamoise de la compagnie. Celle-ci fournit rapidement des renforts et des provisions à Walbeeck.
Dans les années suivantes, la Compagnie néerlandaise des Indes occidentales obligea ses corsaires à rapporter à Curaçao pour tout butin acquis aux dépens des Espagnols. 
Entre temps, les Néerlandais avaient entamé la construction d'un fort (Fort Amsterdam) et la fondation d'une ville située au fond de la baie de Schottegat, Willemstad, nommée en l'honneur du fils et futur héritier du stathouder Frédéric-Henri, Guillaume II d'Orange-Nassau.
En 1642, Pieter Stuyvesant est nommé gouverneur, avant de partir en 1647 gouverner la Nouvelle-Néerlande.
A partir de 1636, les néerlandais importent des esclaves au Brésil mais sans investir trop car leur situation militaire est précaire, avec un soulèvement portugais. 
A Curaçao, le gouverneur hollandais Matthias Beck signale une demande des espagnols en Espagne, mais l'île n'en accueille aucun avant 1658.
Curaçao devint la plaque tournante des corsaires néerlandais et des marchands. Leur navires servent à la Traite négrière, à l'époque encore modeste, des colonies françaises, anglaises des Îles du Vent ainsi que celles de la terre ferme espagnole.
A partir de là, le papiamento, un créole à base de néerlandais, d'espagnol, de portugais et de langues africaines, va s'implanter chez les esclaves.
En 1678, à la fin de la Guerre de Hollande, une expédition française commandée par l'amiral d'Estrées, qui venait de reprendre Tobago à Jacob Binckes, s'échoua en route sur les coraux des îles Avès. Curaçao échappa ainsi à la tentative de conquête française.
En 1652, la Compagnie néerlandaise des Indes occidentales passe contrat avec David Cohen Nassi (1612-1685), autorisant les Juifs à cultiver la terre à Curaçao, mais leur refusant la liberté religieuse pleine et entière ainsi que l'autorisation de se livrer au commerce. 
Nassi, alias Joseph Nunes Da Fonseca et Christovao de Tavora, était un "converso" (converti, nouveau-chrétien) ayant vécu en Nouvelle-Hollande avant de devenir un colonisateur chevronné.
En 1654, la Nouvelle-Hollande redevient portugaise, après une quinzaine d'années de guerre au Brésil, les Pays-Bas capitulent. 
Leurs derniers ressortissants essaiment un peu partout dans les Caraïbes. Ils fondent en 1655 la colonie du Pomeroon, sur les rives du fleuve du même nom. Mais la large concentration de négociants et d'armateurs juifs à Curaçao fait de l'île l'épicentre de l'l'histoire des Juifs aux Caraïbes.
Au Brésil, les planteurs du Maragnon se soulevèrent contre les hollandais dès 1642, et tous les Brésiliens en font autant en 1645, année où Fernandès Vieira gagna deux batailles importantes. 
Entre 1636, les esclaves revendus par des bateaux hollandais sur le marché brésilien étaient tous vendus à crédit mais à partir de 1644 et 1645, la proportion d'esclaves vendus passe à respectivement 78% et 100%, reflet de l'apréhension des portugais, qui sentent que le Brésil risque de leur échapper très prochainement.
L'île de Curaçao sert aussi de refuge après l'expulsion des juifs de la Martinique et de la Guadeloupe en 1685, en particulier de Benjamin da Costa d'Andrade, qui avait acquis des Amérindiens, ainsi que la technique de préparation du breuvage, en 1664. A partir de 1693, la colonie devient le centre mondial du commerce du cacao.
Les Néerlandais utilisèrent à cet effet une enclave de la côte du Venezuela, Tucacas, centre commercial peuplé de Juifs et de Chrétiens de Curaçao pour obtenir des quantités considérables de cacao et de tabac.. Les Juifs exportaient ces denrées vers Amsterdam. 
Ils participaient aussi au commerce entre Curaçao et d'autres parties du Nouveau Monde et importaient des Pays-Bas des toiles de lin d'Allemagne, du vin de Madère et de Bordeaux, de la cannelle et du poivre des Indes Orientales. Les sépharades utilisèrent leur connaissance de l'espagnol et du portugais pour commercer (légalement et illégalement) avec les colonies espagnoles voisines.
Au début du XVIIIe siècle, une immigration en provenance des Pays-Bas, d'Europe et d'Asie fait grossir la population à 2 000 personnes. De nombreuses familles juives s'installent à Curaçao et construisent en 1732 la synagogue Mikve Israel-Emanuel qui est aujourd'hui la plus vieille synagogue encore vouée au culte en Amérique.
Aux XVIIIe et XIXe siècles, les anglais et les français occupent brièvement l'île, ajoutant leurs influences à la culture locale.
En 1863, l'abolition de l'esclavage ruine l'économie de l'île en provoquant un exode vers les autres îles des Antilles.
En 1914, du pétrole est découvert sous le lac Maracaibo au Venezuela. La compagnie pétrolière Caribbean Petroleum Company décide alors de construire une raffinerie sur Curaçao qui ouvrira en mai 1918. 
Dans les années 1960, les 440 hectares de la raffinerie de Schottegat sont achetés par Shell Curaçao N.V.. À partir de la Seconde Guerre mondiale, Curaçao vit principalement du raffinage du pétrole, du tourisme et du placement bancaire.
Le 1er janvier 1954, Curaçao accède à l'autonomie en devenant un territoire des Pays-Bas avec d'autres îles des Antilles néerlandaises. En 1986, Aruba se sépare des Antilles néerlandaises pour former un territoire à part entière.
En décembre 2006,le gouvernement des Antilles néerlandaises a signé avec le gouvernement néerlandais, sur une base non consultative, un accord, intitulé Déclaration finale, à La Haye. 
Cet accord devait faire passer Curaçao comme étant un État autonome au Royaume des Pays-Bas. Alors que la dissolution des institutions politiques présentes étaient planifiées pour le 15 décembre 2008, son application est, à l'heure actuelle, suspendue.
De nombreuses théories tentent de trouver l'origine du nom de Curaçao.
La plus probable est que les Espagnols aient appelé l'île Corazón (cœur). Les cartographes portugais auraient ensuite retranscrit le nom en portugais : Curaçau ou Curaçao.

Source Techno Science
Vous nous aimez, prouvez-le....


Suivez-nous sur FaceBook ici:
Suivez nous sur Facebook... 
Sommaire
 Vous avez un business ?