Plus tôt dans la journée, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avait affirmé qu'il tiendra le Liban et la Syrie pour responsables de toute attaque contre l’État hébreu, alors que l'armée israélienne a renforcé cette semaine sa présence à sa frontière avec le Liban.
"Nous ferons face"
"J’écarte la possibilité de guerre dans les mois à venir", a déclaré le cheikh Naïm Kassem, tout en assurant que "l'axe de la résistance était et reste toujours sur la défensive". Selon lui, "rien ne présage d’une prochaine guerre". Il a expliqué cela en se basant sur "la situation interne en Israël et le recul de Donald Trump aux États-Unis". "
Quoi qu’il en soit, a-t-il ajouté, les menaces israéliennes ne nous entraîneront pas sur une voie que nous ne voulons pas".
"Si Israël décidait de provoquer une guerre, nous ferons face et réagirons, et la guerre de juillet 2006 sera un excellent exemple de réponse", a assuré le numéro 2 du Hezbollah.
"Nous sommes habitués aux menaces israéliennes, elles ne révèlent pas une nouvelle vision politique", a-t-il encore dit.
Auparavant en début de soirée, l'armée israélienne avait annoncé qu'un de ses drones était tombé à l'intérieur du territoire libanais.
"Lors d'une opération de l'armée à la frontière libanaise, un drone est tombé en territoire libanais. Il n'y a aucune crainte de fuite d'informations classifiées", avait écrit le porte-parole arabophone de l'armée israélienne, Avichay Adraee, sur Twitter.
En outre, l'aviation militaire israélienne a une nouvelle fois violé dimanche l'espace aérien libanais.
Dans les détails, des avions ont survolé de manière intensive et à basse altitude la région de Marjeyoun et de Chebaa, et à moyenne altitude celle de Jezzine, tout comme les régions de Hasbaya, Arkoub et Jabal el-Cheikh, selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle).
Des raids fictifs ont été lancés au-dessus de Nabatiyé. Des avions ont par ailleurs été observés au dessus du Metn, du Kesrouan et de Jbeil.
"Martyr de Ali Kamel Mohsen"
La tension, déjà vive depuis des mois entre le Liban et Israël, est montée d’un cran au cours des derniers jours.
Dimanche, l’armée israélienne avait réussi à prendre le contrôle d’un drone envoyé depuis le Liban-Sud, qui était utilisé pour tourner une vidéo commémorative de la guerre de juillet 2006.
Le lendemain, Israël avait mené des frappes près de Damas, en Syrie, au cours desquelles un combattant du Hezbollah, Ali Kamel Mohsen, a été tué, selon le parti chiite.
Depuis la mort de ce dernier, des partisans du parti chiite mènent campagne sur les réseaux sociaux pour que la formation pro-iranienne riposte, rappelant une promesse de son chef, Hassan Nasrallah, dans un récent discours de se venger si jamais Israël tuait des combattants de la formation.
Commentant la mort du combattant du parti chiite, le numéro deux du Hezbollah a affirmé que "ce qui s'est passé en Syrie est un acte hostile qui a mené au martyr de Ali Kamel Mohsen, et il n'y a pas de réponse à cet acte en attendant les prochains jours, et que les Israéliens pensent ce qu'ils veulent sur ce sujet-là".
Naïm Kassem a assuré que "l'équation de dissuasion avec Israël est toujours de mise, et nous n'envisageons pas de modifier cette équation, tout comme il n'y aura pas de changement dans les règles d'engagement (...)".
Naïm Kassem s'est aussi exprimé au sujet de l'avion de ligne de la compagnie iranienne Mahan Air, qui en se rendant à Beyrouth a été approché au-dessus de la Syrie par deux avions de combat américains.
"Nous n'écartons pas la possibilité que l'interception de l'avion soit une réponse à l'accord stratégique irano-syrien", a dit le dignitaire chiite en référence à l'accord de coopération "militaire global" signé par Téhéran et Damas début juillet et portant notamment sur le renforcement des systèmes de défense aérienne de la Syrie.
Vous nous aimez, prouvez-le....