Il y a 50 ans aujourd'hui, Israël faisait ses premiers pas dans la reine des compétitions.
Les internationaux israéliens, habitués à se produire au niveau local, entrent dans une autre dimension. En effet, ils vont partager l’affiche avec des joueurs à la renommée planétaire.
"Nous n’en menions pas large au moment de partir pour le Mexique", reconnaît le latéral gauche Shmuel Rosenthal.
"Nous étions de simples anonymes. Les stars de la Coupe du Monde, comme le grand Pelé, nous avions l’habitude de les voir sur les écrans de cinéma, dans des documentaires ou dans des films 8mm en noir et blanc."
La deuxième rencontre de Mexique 1970 se déroule sous un soleil radieux, à Puebla. L’Uruguay sort vainqueur de la confrontation (2-0) mais, déjà, les Israéliens parviennent à enchaîner quelques actions intéressantes.
Quelques jours plus tard, ils arrachent le nul (1-1) à la Suède, finaliste de la Coupe du Monde douze ans plus tôt.
C’est donc une équipe en pleine ascension que l’Italie de Luigi Riva affronte lors de la troisième journée.
À la surprise générale, les deux formations se séparent sur un nul vierge. Ceux qui s’imaginaient que seules les grosses écuries européennes et sud-américaines avaient droit de cité en Coupe du Monde sont donc contraints de revoir leur copie.
"Notre sélection jouait comme un club", estime pour sa part le célèbre buteur Mordechai Spiegler, souvent présenté comme l’âme de cette équipe. "Nous n’étions pas là pour briller individuellement, mais pour travailler dur."
Israël valide finalement son billet pour le Mexique en 1970, après cinq tentatives infructueuses.
Membres de la Confédération Asiatique de Football (AFC), les Israéliens ont même été champions d’Asie en 1964. Pour accéder à la phase finale, ils se débarrassent de l’Australie 2-1 sur l’ensemble des deux manches. Bien entendu, le but décisif est l’œuvre de Spiegler.
Mais sa réalisation la plus illustre reste l’égalisation contre la Suède. À Toluca, Tom Turesson permet aux Scandinaves de virer en tête à la pause, mais Spiegler annule cet avantage d'une superbe frappe des 20 mètres.
"Ces matches au Mexique ont 50 ans.
En nous les remémorant, nous avons ressenti des émotions très fortes", explique le gardien Itzhak Vissoker. "Cette Coupe du Monde était extraordinaire, à plus d'un titre.
"Toute la planète s’est passionnée pour le tournoi mais, au-delà de ça, en Israël, on n’a parlé que de football et de l’équipe nationale. Nous n’avions que très peu de chances de passer le premier tour.
Grâce aux journaux, nous n'ignorions rien des adversaires qui nous attendaient au Mexique."
L’Italie manque plusieurs occasions de faire la différence, mais Spiegler aurait, lui aussi, pu arracher la victoire sur une occasion en or, sans une intervention décisive du gardien Enrico Albertosi.
"La tension était énorme dans ce troisième match", se souvient le milieu de terrain Itzhak Shum. "En cas de victoire, nous aurions tout simplement éliminé l’Italie. Le monde entier en aurait parlé. L’équipe qui s’est rendue au Mexique reste la meilleure de l’histoire du pays."
Dix jours plus tard, les Azzurri participeront à l’une des plus belles finales de l’histoire de la Coupe du Monde.
"Nous sommes restés au Mexique jusqu’à la fin de la compétition", raconte le défenseur Zvi Rosen.
"Un matin après notre élimination, nous sommes allés faire un tour sur le gigantesque marché de Mexico et nous avons rencontré des joueurs de l’équipe d’Italie. Ils nous ont dit que notre défense leur avait posé énormément de problèmes."
Par la suite, Israël passe tout près de se qualifier pour Italie 1990, mais une courte défaite 1-0 en cumulé contre la Colombie du génial Carlos Valderrama lui ferme définitivement les portes d'une autre phase finale.
À ce jour, les exploits réalisés en terre mexicaine par Spiegler et ses partenaires restent les plus marquants de l’histoire de l’équipe nationale.
Source FIFA
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