dimanche 1 décembre 2019

Une Ardennaise recherche une famille juive sauvée par ses parents


Cette belle histoire du jour nous est d’abord parvenue sous la forme d’un courrier. D’une jolie et appliquée écriture manuscrite, Jacqueline Closquinet, 87 ans, indiquait rechercher une certaine famille Rossinfield ayant tenu jusqu’en 2009 une bijouterie à Sedan.......Détails.......



Elle regrettait avoir manqué leur dernière visite, lorsqu’ils s’étaient rendus, voilà dix-huit mois maintenant, sur sa commune de Poix-Terron à la recherche de sa famille. 
Seulement Jacqueline a abandonné son nom de jeune fille à l’issue de son mariage, pour celui de Closquinet, le patronyme de son époux décédé il y a quatre années maintenant. 
Ce détail a son importance dans l’affaire qui nous intéresse aujourd’hui puisque lesdits Rossinfield ont recherché le nom de Suray, en vain. 
La seule trace restante au village se trouve au cimetière où reposent les parents de Jacqueline.
Le lien qui unit ces deux familles renvoie à la sombre époque de la Seconde Guerre mondiale. Les Rossinfield, de confession juive, trouvèrent refuge chez les Suray. Voilà pourquoi ils souhaitaient les retrouver.
Lorsque le conflit éclate, Jacqueline, née en 1933, demeure alors à La Horgne, où ses parents sont fermiers. 
Les larmes lui montent aux yeux à l’évocation de ce temps maudit qui lui confisqua l’innocence de l’enfance. « La guerre, formule-t-elle en contenant ses sanglots, ne m’en parlez pas ». 
Il va pourtant bien falloir pour conduire cette rubrique à son terme. « Je me souviens du jour où j’ai découvert que mon père cachait des gens. J’étais avec mon frère à la ferme », se remémore-t-elle. 
La France était déjà sous l’Occupation. Elle a le souvenir d’ôter les doryphores des pieds de pommes de terre, sous la garde des baïonnettes allemandes.
« Nous avions remarqué avec mon frère que, le soir, mon père mettait l’échelle sur le tas de foin de la grange, à l’étage de la maison, puis la rebasculait le matin. 
Il les nourrissait discrètement, une fois tout le monde couché. » La curiosité naturelle des enfants fit le reste. Ils décidèrent d’aller voir par eux-mêmes et, stupéfiés, ils découvrirent alors la cache. « Je ne saurais dire s’ils étaient deux ou trois, poursuit-elle.  
Le soir venu, on dit avec mon frère : “il y a des gens cachés sur le tas de foin”. Ma mère s’est tournée vers mon père : “Tu vas nous faire fusiller !” Mon père a lancé : “Taisez-vous !” On s’est tus. » Ainsi vit encore la mémoire des Justes.

Si un Rossinfield lit cette histoire, merci de prendre contact avec la rédaction de Charleville-Mézières qui transmettra (mail: charleville@lunion.fr).

Source L'Ardennais
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