De plus, des tombes de Marocains de confession juive font office de preuve de ce patrimoine judéo-marocain dans cette région. Ce sont, en effet, des juifs de Marrakech qui auraient découvert qu’à proximité de la nouvelle ville, il existe un cimetière où les juifs d’Ait Ourir enterraient leurs morts.
C’est «en quittant Marrakech en direction du sud-est sur la route de Ouarzazate, à environ 20 minutes de route» qu’un mur blanchi à la chaux se tient sur le côté droit de la route avec un message indiquant cet endroit. Selon la plateforme Diarna, il s’agit-là de la tombe de Rabbi Habib Mizrahi.
Les constructeurs de ce lieu avaient pris le soin d’indiquer, avec une «peinture bleue», ce lieu de pèlerinage que les juifs puissent s’y rendre facilement.
La légende raconte que le rabbin serait venu d’Israël, il y a plusieurs siècles, soit en tant qu'émissaire de la population, soit pour récolter des dons pour des écoles, comme ce fut le cas de plusieurs autres saints juifs. «C’était il y a plus de 800 ans», indiquait à gardien de ce mausolée dans une vidéo de la chaîne «Mémoire Ait Ourir».
Et pendant «des siècles, le sanctuaire n'était qu'une petite cabane [et] peu de visiteurs faisaient la randonnée jusqu'à la montagne pour visiter le tombeau, qui était niché dans la pente et n'avait aucune pierre tombale en marbre formelle». La site explique qu’«un homme musulman qui vivait à proximité a pris soin de la tombe et apportait de l'eau aux Juifs qui grimperaient la montagne après avoir fait leurs achats au marché du mardi dans le village en contrebas».
Mais cela changera au fil du temps, des juifs de Marrakech y construisent «un grand complexe en terre cuite autour de la tombe, offrant des chambres, des salles de bain complètes et une place pour accueillir les nombreux pèlerins qui visitent le sanctuaire pour la hiloula du rabbin - généralement célébrée pendant les vacances Lag b'Omer».
La légende raconte qu’un membre de cette famille aurait fait un rêve par rapport à Rabbi Habib Mizrahi. «Il lui aurait dit : "C’est ici la place où j’aimerai que les juifs me visitent pour me rendre hommage", indiquant ainsi sa tombe», raconte-t-on.
L’édifice se situe à «l'enceinte du cimetière où les Juifs installés à Aït Ourir Laqdim (ancien Aït Ourir) enterraient leurs morts vu le manque de terrain près de leurs demeures», expliquait L’Economiste en 2001. De plus, au sein de ce mausolée, il n’y a pas que la tombe de Rabbi Habib Mizrahi. «L’autre tombe avoisinante appartient à Rabbi Shlomo Hazzan, un rabbin de la communauté juive du sud du royaume», explique-t-on.
A une certaine époque de l’histoire de cette région, «les musulmans vénéraient également le tombeau du rabbin», écrit la plateforme Diarna, informant qu’il était appelé «Moulay Tadot, soit le maître de l'Acacia, d'après un arbre qui poussait près de sa tombe».
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