dimanche 8 décembre 2019

Annette Wieviorka : « On ne sait jamais tout de l’avenir du passé »


Spécialiste de la Déportation, l’historienne Annette Wieviorka est invitée aux Journées européennes de la culture juive, ce lundi 9 décembre à l’IRTS (Institut régional du travail social). Elle viendra évoquer le réseau des résistants juifs communistes du M.O.I., ceux de "L’Affiche rouge" d’Aragon.......Détails.......


Depuis la parution de son ouvrage, en 1986, elle est la spécialiste de la Résistance communiste juive en France. Invitée des Journées européennes de la culture juive, Annette Wieviorka donnera une conférence sur le sujet, ce lundi 9 décembre, à l’IRTS. 
Son livre, Ils étaient juifs, résistants, communistes (Perrin) a été réédité, enrichi. 
« Il a refondu en fonction d’autres travaux, d’archives qui n’étaient pas disponibles à l’époque », explique-t-elle. Et aujourd’hui ? Est-il possible de découvrir de nouveaux éléments sur le réseau de Résistance M.O.I (main-d’œuvre immigrée), au cœur de ses travaux ? 
Non et oui. Non, parce que « mon ouvrage est fondé sur une cinquantaine d’entretiens, d’anciens résistants, qui tous sont décédés aujourd’hui ». Oui, parce qu’on « peut toujours trouver d’autres archives, d’autres questions peuvent se poser, on ne sait jamais tout de l’avenir du passé », résume l’historienne.

Propagande, tractage, lutte armée et sabotage

La question du réseau M.O.I, c’est celle de l’action et de sa reconnaissance. Les membres du groupe, environ deux cents, étaient juifs, résistants, communistes, étrangers. 
À Paris, à Belleville, ils étaient très actifs dans la propagande, dans le tractage et, pour un noyau dur, dans la lutte armée et le sabotage. Chez eux, ce qui intéresse Annette Wieviorka, « c’est la question de leurs identités. Comment les identités juive et communiste se sont superposées et à un moment quasiment opposé ». 
Les membres agissent ensemble en tant que résistants juifs et communistes, mais ne se donneront jamais des objectifs « juifs », comme des convois de déportés ou le Commissariat à la question juive.
Après guerre, leur Résistance sera aussi escamotée. « Le PCF de Thorez ne mettra pas en avant les étrangers, sa résistance sera très patriotique. Il faudra attendre le poème d’Aragon sur L’Affiche rouge, en 1954 », pour une première reconnaissance. 
Et surtout les années 1980 et les travaux d’historiens. Annette Wieviorka reviendra sur ces événements ce lundi soir.

Conférence d’Annette Wieviorka, lundi 9 décembre à 20 h à l’IRTS, avenue de la Liberté, au Ban-Saint-Martin. Gratuit.

Source Republicain Lorrain
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