mardi 12 novembre 2019

La Rafle - Mélanie Laurent: "C’est le film le plus chargé en émotion que j’ai jamais tourné"


La rafle du Vel’d’Hiv’ a fait plus de 13.000 victimes. La réalisatrice Rose Bosch lui consacre un film édifiant. En infirmière, Mélanie Laurent y est bouleversante. Nous avions rencontré l'actrice en 2010.....Interview........
Vous grelottez (pourtant elle est emmitouflée dans une épaisse couverture en laine)… On vous sent totalement investie par le sujet…
Mélanie Laurent : C’est le film le plus chargé en émotion que j’ai jamais tourné. Lors des prises, toutes les nuits, j’ai été déportée. Toutes les nuits, j’ai essayé de sauver mon petit frère… Je ne supportais pas que l’on mette les enfants dans les wagons, même si je savais que c’était du cinéma.

Cela vous a à ce point affectée que vous avez été souffrante…
Inconsciemment, je crois que je voulais me montrer aussi forte que l’infirmière que j’interprétais. J’avais le sentiment d’aller bien. Nous riions tous beaucoup pour exorciser la tension. Cela ne m’a pas suffi. J’ai développé un zona qui a touché le nerf optique… Même aujourd’hui, il m’est difficile de trouver les mots justes. Lors des avant-premières en public, j’avais du mal à finir mes phrases sans être envahie par l’émotion. Cela ne m’était jamais arrivé…

Est-ce parce que votre grand-père a, lui aussi, été déporté à Auschwitz ?
Je ne veux pas parler de lui… J’ai voulu participer à La Rafle parce que c’est un film nécessaire pour ne jamais oublier l’horreur dont l’homme est capable. On ne le rappellera jamais assez. Après la Shoah, on a eu beau dire « Plus jamais on ne massacrera un peuple… », d’autres génocides ont suivi, comme au Rwanda ou à Srebrenica.

Le film pose la question de l’obéissance et de la désobéissance…
Oui… Que doit-on faire face à un ordre inhumain, immoral ? Doit-on l’accepter juste parce qu’il émane des hautes sphères de l’État ? Le film nous montre qu’on a toujours le choix. Grâce à des Français qui ont choisi de désobéir, près de 12 000 personnes ont pu échapper à la rafle. C’est un message fort, à la fois universel et intemporel.

On est loin de la vision très libre d’Inglourious Basterds, de Quentin Tarantino, dans laquelle vous incarniez Shoshanna Dreyfus, une femme juive qui veut tuer Hitler pour venger sa famille !
Le seul point commun entre ces deux héroïnes est qu’elles sont toutes deux dotées d’un fort tempérament. La vision de Tarantino était fantasmée. Là, nous sommes proches du documentaire. Dans le film de Rose, j’ai pu laisser parler mes émotions. Ce que je n’avais pas pu faire dans Inglourious Basterds…

Le fait que votre personnage, Annette Monod, ait réellement existé, a-t-il influé sur votre façon de travailler ?
Pas plus que ça. Si je l’avais connue, sans doute… Mais elle est morte en 1995. En revanche, la rencontre avec Joseph a été un moment très fort. Nous sommes tombés dans les bras l’un de l’autre. Il m’a dit : « C’est vous mon infirmière ? » Je lui ai répondu : « Oui, je suis là pour m’occuper de vous pendant tout le tournage. » Des liens extrêmement forts se sont noués entre nous.

Source Programme Television
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