Né en 1933 dans une famille juive à Debrecen, une ville de l’est de la Hongrie, il a grandi à Berettyoujfalu près de la frontière roumaine.
En juin 1944, il a échappé de justesse à l’extermination de sa communauté par les nazis en sautant d’un train à destination de Budapest un jour avant la déportation des juifs de la ville dans le camp d’Auschwitz. Presque tous ses camarades de classe ont péri.
« Je suis devenu un adulte âgé de 11 ans », a-t-il souligné dans son autobiographie Départ et Retour, parue en 2001. Konrad a pris part en 1956 à l’insurrection de Budapest contre le régime communiste, écrasée par les forces armées soviétiques, mais contrairement à sa sœur et à des centaines de milliers de réfugiés, il a décidé de rester en Hongrie.
Le premier roman de Konrad Le Visiteur (1969), qui repose sur son expérience de travailleur social s’occupant d’enfants, a été traduit en treize langues. Travaillant plus tard en tant que sociologue urbain, il a corédigé un essai portant sur les problèmes sociaux dans les nouveaux logements collectifs mais il s’est heurté aux autorités communistes.
Entre 1973 et 1988 ses ouvrages ont été presque systématiquement interdits et publiés soit à l’étranger, soit clandestinement sous la forme de « samizdat ». Konrad, l’un des écrivains hongrois les plus connus à l’étranger à cette époque, a été, entre 1990 et 1993, président de l’association internationale de défense des droits des auteurs, PEN club.
Lauréat de plusieurs prix de littérature en Hongrie et à l’étranger, il est devenu en 1997 le premier étranger élu à la tête de la prestigieuse Academie des arts de Berlin.
Konrad a surtout été une figure de premier plan de la dissidence qui a abouti à la fin du communisme en Hongrie en 1989. Cofondateur du parti libéral SzDSz en 1988, il est devenu des décennies plus tard un opposant farouche à l’actuel premier ministre hongrois Viktor Orban.
C’est « l’homme politique le plus toxique que la Hongrie ait connu depuis la chute du communisme », a-t-il dit de lui après l’orchestration par le gouvernement d’une campagne médiatique contre le financier et homme d’affaires américain d’origine hongroise George Soros en 2017.
Source Le Monde
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