mercredi 3 avril 2019

Betty et Marcel Wieder : non à l'oubli


Jeudi 28 mars Betty Wajsmark-Wieder (ci-dessus), présidente de la Licra de Dordogne, et son époux Marcel Wieder, secrétaire général, ont pris la parole devant l'ensemble des 230 élèves du collège Émile Vaysse de Castelnau-Montratier, de parents et de toute l'équipe enseignante. Après la découverte d'une croix gammée dans l'établissement, cette conférence était un signal fort voulu par la principale Barbara Cousin pour marquer les esprits et rappeler la vérité historique.......Détails.........



Devant ce jeune auditoire grave et attentif, Betty et Marcel Wieder, respectivement âgés de 82 ans et 86 ans, ont raconté avec force et dignité leur passé d'enfants juifs cachés par des familles de «Justes» en Dordogne. L'émotion, toujours vive après toutes ces années, était palpable et étranglait parfois leurs voix, puis le récit reprenait. 
Betty, l'étoile jaune de sa tante agrafée sur la poitrine, a raconté comment plusieurs membres de sa famille avaient trouvé la mort à Auschwitz.
Son père, le tailleur polonais Zyndel Wajsmark, communiste de confession juive, engagé en 39 dans le camp des brigades internationales espagnoles, a transité par le camp de concentration ariégeois du Vernet avant d'être gazé en 1943 dans le camp d'extermination nazi de Sobibór. 
Âgée de cinq ans et demi, la petite Betty est cachée pendant d'interminables mois avec cinq membres de sa famille près de Périgueux, dans le grenier de la ferme de la famille Basbayon qui a reçu la distinction de «Justes parmi les nations». 
Marcel lui aussi a été caché à Périgueux dans l'institution catholique Saint-Jean sous une fausse identité, et a très mal vécu d'être séparé de sa famille.

Zyndel Wajsmark, sa femme et ses deux enfants Betty et Marcel

Tous deux ont évoqué avec une mémoire intacte leurs souffrances et leurs douloureux traumatismes. 
«On a mis du temps à comprendre ce qui nous arrivait. Il fallait taire notre nom et ne jamais dire que nous étions juifs». 
Betty a eu des mots forts pour expliquer la Shoah, la déportation et la barbarie nazie dans les camps de concentration, les savons «pur juif» et les abats-jours faits avec la peau tatouée des prisonniers. «C'était l'horreur» a-t-elle répété comme un leitmotiv. 
Faisant allusion à l'actuelle recrudescence des actes antisémites et révoltée par le sort des migrants repoussés aux portes de l'Europe, elle a estimé qu'il fallait «continuer à se battre et s'aider les uns les autres, et ne jamais oublier ce qui s'est passé. Il n'y a pas de races, le sang coule toujours rouge». 
Un échange fait de questions-réponses s'est ensuite instauré avec les collégiens, curieux et émus par ce témoignage bouleversant.

Source La Depeche
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