Pas de charniers, de corps dénutris ou d'images « trop choquantes », assume Christine Loreau.
Contre l'émotion, la correspondante en France de la Maison Anne Frank à Amsterdam préfère miser sur « la raison ». Une volonté, celle de ne pas montrer la Shoah par l'horreur, qui guide de bout en bout Anne Frank, une histoire d'aujourd'hui.
Histoire et espoirs
Diffusée dans une quarantaine de pays, l'exposition itinérante a pris ses quartiers au musée de la Résistance de Limoges. Un travail de longue haleine : « Nous avions établi une première prise de contact pour la recevoir en 2014 », confie la directrice du musée.
À l'aide de panneaux pédagogiques, l'exposition retrace les moments forts de la vie d'Anne Frank, du premier baiser qu'elle échange dans la captivité avec l'un de ses jeunes compagnons d'infortune, à ses rêves et ses peurs.
Sur cette « ligne du temps » dessinée par l'exposition, les espoirs de l'adolescente côtoient les grands événements des nations. L'ascension d'Hitler, les lois antisémites, les rafles...
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« Nous avons voulu montrer, raconter ce qu'a été la Shoah à hauteur d'enfant, et sans céder à l'émotion : l'émotion n'apprend rien d'un génocide. Nous voulons au contraire que les visiteurs comprennent, s'interrogent et analysent avec raison comment un tel massacre a été rendu possible. »Et comment la vigilance doit rester de mise. « L'histoire d'Anne Frank est à intégrer dans un discours plus moderne », considère Christine Loreau. « L'antisémitisme a pour essence le racisme, le rejet de l'autre et de ses différences. Cela concerne l'homophobie, le sexisme et les discriminations sous toutes leurs formes. »
Aux enfants dès le CM2
L'exposition poursuit ainsi une volonté « de sensibilisation ». « C'est pour cette raison que nous l'avons souhaitée accessible aux enfants dès le CM2.
L'idée, c'est de leur donner, à l'aune du passé, les outils pour mieux construire l'avenir.
Qu'ils comprennent qu'au-delà du bourreau, celui qui reste passif endosse lui aussi une part de responsabilité. Sans mettre sa vie en danger, il faut s'engager pour les autres. »
Anne Frank, une histoire d'aujourd'hui, du 27 mai au 1er septembre au musée de la Résistance de Limoges. Tarifs : entre 2 et 4 euros. Renseignements : 05.55.45.84.44.
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