La synagogue de Maizières-lès-Vic a brûlé en août 2015. Depuis, elle n’a pas bougé. Inscrite à l’inventaire supplémentaire des Monuments historiques, la bâtisse ne peut envisager qu’un avenir en pointillé......Détails.......
Qu’est-ce que la synagogue de Maizières-lès-Vic ?
Il s’agit d’un tout petit bâtiment, fondé au cours de la période allemande post-1870, situé dans une ruelle de Maizières-lès-Vic.
D’une surface de quelques dizaines de mètres carrés, il est l’une des rares synagogues toujours debout située dans une petite commune. Inscrite à l’inventaire supplémentaire des Monuments historiques, elle a été rachetée début 2014 par un amateur strasbourgeois d’histoire juive, qui habite désormais en Israël, Jacob Bertilotti.
Elle n’a servi à la prière que quelques années, avant d’être laissée à un quasi-abandon, ne servant plus que d’entrepôt agricole ou de poulailler.
Qu’est-il arrivé à la synagogue en 2015 ?
Dans la nuit du 2 au 3 août 2015, un incendie a ravagé la synagogue, mettant à terre une toiture qui était déjà fortement endommagée, à tel point qu’un arrêté de péril imminent avait été signé par le maire précédent en 2014. Jacob Bertilotti d’affirmer que l’origine du sinistre était criminelle et qu’une « quantité invraisemblable d’essence avait été versée dans la synagogue. »
Pour autant, le maire de Maizières-lès-Vic, Alain Guise, ne voit pas de caractère antisémite dans cet incendie.
Jacob Bertilotti regrette également la perte de guenizot dans le sinistre. Il s’agit d’ouvrages juifs où apparaît le nom de Dieu, qui en deviennent sacrés par ce fait, et qui ne sont donc pas détruits après usage mais remisés dans un espace clos.
À Maizières, il s’agirait du dessous de la toiture de la synagogue où les ouvrages auraient été entreposés, lesquels - dixit le propriétaire - auraient flambé.
Qu’en est-il aujourd’hui ?
Rien n’a bougé depuis deux ans et demi : la synagogue est toujours dans le même état qu’en cette nuit d’août 2015 et son arrêté de péril court toujours. Les vestiges calcinés de la charpente jonchent le parvis de la bâtisse ceinte par des barrières de sécurité, et les murs intérieurs qu’on peut apercevoir sont restés noirs. S’agissant de l’enquête de la gendarmerie sur l’incendie, elle n’a pas permis d’en déterminer l’auteur.
Reste ces quatre murs sans toit où l’on peut lire l’inscription en hébreux « Car ma maison sera appelée maison de prière pour tous les peuples ».
Personne n’a le droit de démolir l’ensemble qui est protégé par la législation sur les Monuments historiques.
« Il y avait un projet pour lui mettre un toit, des fenêtres, etc », souligne Alain Guise, qui n’a finalement plus eu de nouvelles de la DRAC (Direction régionale des affaires culturelles) sur ce dossier, tout comme ce fut notre cas.
Le premier magistrat d’insister sur le fait qu’il ne voudrait pas s’en porter acquéreur pour la municipalité, même à l’euro symbolique.
Ce à quoi le propriétaire pourrait se résoudre.
Source Republicain Lorrain
Suivez-nous sur FaceBook ici: