Le gouvernement israélien a décidé de construire une ville nouvelle pour sa population druze. Les villages proches du plateau du Golan, où résident traditionnellement cette minorité arabophone chiite, ne peuvent plus accueillir tous les membres de cette communauté estimée à 110 000 personnes. Mais le site choisi est sensible, proche d'anciens villages créés sur ordre de Saladin...
Les premières critiques sont venues des dignitaires religieux druzes. Pour eux le chantier prévu dans les collines de Galilée menace des trésors archeologiques que l’Unesco envisageait de classer.
Ces 2900 logements seront érigés au dessus du lac de Tibériade, à proximité des Cornes de Hattin, la colline où les troupes musulmanes de Saladin ont écrasé en 1187 les Croisés venus d’Europe. C’est sur ces mêmes collines que Napoléon affronta en 1799 les troupes de l’Empire ottoman.
Plus problématique encore, ces terres abritaient des villages palestiniens dont les habitants ont été expulsés en 1948.
«Aucun Druze n’acceptera de s’installer sur les terres de quelqu’un d’autre » assure à l’Afp Salah Tarif, un Druze, ancien ministre travailliste.
« Cela pourrait affecter les relations déjà sensibles entre les Druzes et les Palestiniens» explique Rafiq Halabi, maire du village Druze Daliat al-Carmel
Contrairement aux autres Arabes israéliens, les Druzes israéliens effectuent leur service militaire où ils occupent souvent des postes importants, une des raisons qui explique les tensions entre Druzes et Palestiniens.
Les Druzes dont la religion est proche de l’ismaélisme, sont également présents au Liban et en Syrie où ils représentent environ 3% de la population.
Dans ce pays ravagé par la guerre, ils sont sous la menace de Daech et d’autres groupes islamistes qui considèrent leur religion comme une hérésie.
Représentés à la Knesset (parlement) et jusqu’au sein du gouvernement, les druzes israéliens s’inquiètent pour leur coreligionnaires, installés dans les pays voisins. C’est pourquoi, ils tentent de ne pas froisser les autres Arabes de la région.
Source Geopolis