Le président du conseil européen Donald Tusk a déclaré mardi que la Turquie redoute l’arrivée de millions d’autres réfugiés fuyant la Syrie, la guerre civile s’intensifiant dans la région. L’Organisation internationale pour les migrations (IOM) annonce que jusqu’ici aucun rapport ne prévoie l’arrivée de nouveaux réfugiés en provenance de Syrie...
« La violence et l’activité militaire engendrent les déplacements de civils », a déclaré le porte-parole de l’IOM, Leonard Doyle à la BBC.
Il a précisé que son organisation vérifiait actuellement la situation sur le terrain, ajoutant que les commentaires de M. Tusk étaient « spéculatifs ».
Devant le Parlement européen Tusk a déclaré mardi:
« Au cours de mes visites dans la région, tous ceux à qui je m’adressais – présidents ou réfugiés dans les camps – en Turquie, en Jordanie ou en Egypte me mettaient en garde contre une chose: une victoire potentielle du régime d’Assad, plus envisageable aujourd’hui due à l’implication de la Russie et à l’engagement de l’Iran auprès de la Syrie, signifierait une nouvelle vague migratoire.
Il a ajouté: « Hier, ce message a été confirmé par le président turc Erdogan. Selon les estimations turques encore trois millions de réfugiés d’Alep et de son voisinage pourraient arrivés en Turquie. »
L’UE s’engage à « intensifier » les réinstallations de réfugiés depuis la Turquie
Bruxelles et Ankara se sont engagés mardi à intensifier leur coopération sur la crise migratoire, l’UE promettant de travailler à « une approche structurée » des réinstallations de réfugiés depuis la Turquie et de renforcer les moyens des garde-côtes turcs.La Turquie promet en retour d’ouvrir six centres de réception de demandeurs d’asile avec une aide financière européenne. L’annonce intervient après un accord de principe trouvé entre les dirigeants des institutions européennes et le président turc, Recep Tayyip Erdogan, lundi lors d’une visite à Bruxelles.
Bruxelles et Ankara se sont engagés mardi à intensifier leur coopération sur la crise migratoire, l’UE promettant de travailler à « une approche structurée » des réinstallations de réfugiés depuis la Turquie et de renforcer les moyens des garde-côtes turcs.
La Turquie s’engage en retour à ouvrir six centres de réception de demandeurs d’asile avec une aide financière européenne.
Emmanuel Dunand (AFP) »Turkey’s President Recep Tayyip Erdogan (L) is welcomed by European Council President Donald Tusk in Brussels, on October 5, 2015″
L’annonce intervient après un accord de principe trouvé entre les dirigeants des institutions européennes et le président turc, Recep Tayyip Erdogan, lundi lors d’une visite à Bruxelles.« Le plan d’action », dont une version provisoire a été publiée par la Commission européenne, « identifie une série d’actions et de collaborations qui doivent être mises en oeuvre urgemment par l’Union européenne et la Turquieavec pour objectif d’aider la Turquie à gérer l’afflux massif de réfugiés et à empêcher des flux migratoires incontrôlés de la Turquie vers l’UE ».
Chacune des propositions de l’accord doit encore être approuvée par les deux parties, a indiqué l’exécutif bruxellois dans un communiqué.
Certaines des mesures abordées étaient déjà connues, comme la promesse de la part de l’Union européenne de « mobiliser jusqu’à un milliard d’euros » en 2015 et 2016 pour aider la Turquie à prendre en charge les 2,2 millions de réfugiés syriens et irakiens installés sur son territoire.
Mais les dirigeants européens s’engagent aussi à « soutenir les programmes et schémas de réinstallation existants des pays membres et de l’UE qui permettraient à des réfugiés en Turquie d’entrer dans l’UE d’une façon ordonnée », et sans risquer leur vie sur des embarcations de fortune en mer Egée.
Cet été, les 28 pays membres de l’UE, la Norvège, la Suisse, l’Islande et le Liechtenstein se sont ainsi engagés à un programme de répartition de 22.500 réfugiés vivant dans des camps de l’ONU dans des pays voisins de la Syrie.
« Le travail sur une approche structurée des réinstallations dans toute l’UE sera intensifié », selon le plan d’action. Ce débat s’annonce explosif, alors que les pays de l’UE se sont déchirés ces dernières semaines sur la répartition de 160.000 réfugiés déjà arrivés dans l’Union.
La Turquie, de son côté, s’engage à « donner la priorité à l’ouverture de six centres de réception de réfugiés, construits avec un cofinancement de l’UE ».
L’accent est également mis sur « la lutte contre les passeurs de migrants », grâce à un renforcement des moyens des garde-côtes turcs. La Turquie s’engage à cet égard à multiplier les patrouilles mais aussi ses activités de secours en mer, et à « intensifier sa coopération avec les garde-côtes grecs ».
Une centaine de migrants se seraient noyés au large de la Libye
Mark Tabone (AFM/AFP/File) " La Libye a été pendant des années un tremplin pour les réfugiés africains qui tentent d’atteindre l’Europe, dont beaucoup traversent la mer dans des navires et des canots de pêche rachitiques ".
Une centaine de migrants ont probablement péri noyés au large des côtes de la Libye depuis dimanche, rapporte l’IOM, citant des informations non vérifiées du croissant rouge libyen.Ces chiffres se fondent sur des observations effectuées dans deux zones proches du littoral libyen. 85 corps ont été repérés dans une zone et dix autres dans une seconde zone, précise l’IOM dans un communiqué.
Au total, près de 558,000 migrants ont rejoint l’Europe, en traversant la Méditerranée depuis le début de l’année et près de 3000 ont péri au cours de la traversée.
Source JerusalemPlus