jeudi 19 mars 2015

Attaque à Tunis: 14 passagers de Costa Croisières manquent à l'appel

 
La compagnie Costa Croisières a fait savoir que 14 passagers n'étaient pas remontés à bord après l'attentat au musée du Bardo à Tunis, et que son navire ancré dans le port allait repartir dès mercredi soir, en laissant une équipe sur place pour assister les touristes. "Le capitaine a déclaré 14 passagers manquants, qui ne sont pas remontés à bord", a indiqué un porte-parole de Costa Croisières en France, tout en soulignant "ne pas pouvoir dire" s'ils figurent parmi les victimes de l'attaque au musée du Bardo...

 
Selon le dernier bilan officiel, 19 personnes dont 2 Tunisiens et 17 touristes étrangers parmi lesquels deux Français, des Italiens et des Japonais sont morts dans l'attaque du Bardo et une quarantaine d'autres touristes, dont au moins un Belge, ont été blessés.
Costa Croisières (groupe américain Carnival) a assuré vouloir "garantir une assistance complète à tous les passagers et à leurs proches", selon un communiqué de la compagnie. Costa a envoyé une "CareTeam" à Tunis pour faire "la liaison avec les autorités locales et s'assurer que tous les passagers - à bord ou non - bénéficient de toute l'assistance nécessaire".
La compagnie ne sait pas si parmi les personnes décédées il y avait des croisiéristes ou pas, ni s'ils étaient passagers du Costa Fascinosa.
Costa a décidé par ailleurs de faire repartir vers minuit trente mercredi soir le navire qui transportait environ 3.000 passagers effectuant une croisière partie de Marseille.
 
"Acte lamentable" condamné de Washington à Paris 
 
L'attaque sanglante perpétrée mercredi au musée du Bardo à Tunis a été vivement condamnée par Washington, Paris ou Bruxelles, qui ont réaffirmé leur soutien à l'essor de la démocratie "au pays du printemps arabe".
Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a condamné dans un communiqué "avec la plus grande fermeté l'attaque terroriste meurtrière" de Tunis et a salué "la réponse rapide des autorités tunisiennes face à la violence gratuite", soulignant que "les Etats-Unis continuent de soutenir le gouvernement tunisien dans ses efforts pour faire avancer une Tunisie sûre, prospère et démocratique".
Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a condamné "le plus fermement possible cette attaque" qu'il a qualifiée d'"acte lamentable".
Le Conseil de sécurité de l'ONU a également condamné "fermement" l'attaque et réclamé que les auteurs de "ces actes de terrorisme inqualifiables et ceux qui les ont financés" soient traduits en justice.
De même, le secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg, l'a condamnée "dans les termes les plus forts". "L'OTAN continuera à travailler avec la Tunisie et avec (ses) partenaires du Dialogue Méditerranéen dans la lutte contre le terrorisme", a-t-il dit dans son communiqué.
La chef de la diplomatie de l'Union européenne Federica Mogherini, soulignant que "les organisations terroristes visent une fois de plus les pays et peuples de la région méditerranéenne", a assuré que "cela renforce notre détermination à coopérer plus étroitement avec nos partenaires pour faire face à la menace terroriste".

L'Union européenne est par ailleurs "déterminée" à faire en sorte "que la transition démocratique et les réformes économiques bénéficient aux Tunisiens, à commencer par les jeunes", a-t-elle ajouté.
Donald Tusk, président du Conseil européen, a assuré que "l'UE soutient la Tunisie dans son engagement pour la paix et la démocratie". "Nous ne nous laisserons pas intimider par une telle brutalité", a-t-il ajouté.
En France, annonçant que deux citoyens français avaient été tués et sept blessés dans l'attaque, le président François Hollande a indiqué qu'il avait "immédiatement appelé le président tunisien pour lui exprimer (sa) solidarité et (son) soutien dans cette épreuve". Il a souligné qu'il pensait "aux Tunisiens qui accueillent déjà beaucoup de réfugiés et qui ont réussi une transition démocratique exceptionnelle, au pays du printemps arabe".

Pour le chef de la diplomatie française Laurent Fabius, "le terrorisme touche aujourd'hui ?-et ce n?est pas un hasard-- un pays qui représente l'espoir dans le monde arabe. L'espoir de paix, l'espoir de stabilité, l'espoir de démocratie. Cet espoir doit vivre".
En Italie, pays dont trois ressortissants ont été tués et six autres blessés, le chef du gouvernement Matteo Renzi a affirmé que "là où l'on cherche à attaquer les institutions démocratiques, la culture, la modération qui caractérisent le gouvernement tunisien, d'une certaine manière on frappe chacun de nous".
Le Japon, qui a confirmé la mort d'au moins trois de ses ressortissants dans l'attentat, a exprimé son indignation. "Nous ne pouvons admettre un tel acte ignoble et continuerons de combattre le terrorisme en coopération avec la communauté internationale", a déclaré le Premier ministre Shinzo Abe.
La Colombie, dont deux ressortissants ont été tués, a exprimé "sa condamnation la plus catégorique à l'encontre des actes terroristes", selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères.
"Le Royaume du Maroc dénonce dans les termes les plus forts cet acte terroriste abject, qui vise à porter atteinte au modèle démocratique de la Tunisie et à l'économie de ce pays, en attentant au secteur du tourisme", a indiqué le ministère marocain des Affaires étrangères.

Rabat soutient les efforts de la Tunisie pour "l'éradication des phénomènes de l'extrémisme et du terrorisme, étrangers à la culture de la société tunisienne, imprégnée des valeurs de modération et de la culture de la paix et de la tolérance".
Source La libre