vendredi 27 mars 2015

La parabole de la semaine : Tsav


Nos Sages expliquent dans le Talmud que ce sacrifice doit être présenté par toutes les personnes qui ont traversé une mer déchaînée ou bien un désert inhabité, ainsi que ceux qui étaient gravement malades ou emprisonnés. Ainsi, le roi David conclue-t-il le Psaume 118, consacré au salut suivant un grand danger, avec le verset : « Ce jour, le Seigneur l’a préparé, consacrons-le par notre joie et par notre allégresse ! », (Psaumes, 118, 22). Le Maguid de Doubno nous raconte à ce sujet la parabole suivante...


Après d’innombrables mises en garde, le fils d’un riche personnage fut chassé de la maison paternelle en raison de son insupportable conduite ! Le jeune homme se retrouva donc dans la rue, dépourvu de tout moyen financier ou même de subsistance, et sans toit : il ne vivait que de ce que de bonnes âmes voulaient bien lui donner…
Mais lorsque l’hiver arriva, il ressentit amèrement sa situation de sans- gîte, d’autant que le froid glacial l’envahissait en permanence à travers sa fine chemise. Un matin, alors que tout grelottant, il demandait l’aumône, un passant - au visage dissimulé par une écharpe - déposa à ses pieds un petit paquet, puis s’en alla discrètement.

Or le pauvre hère réussit toutefois à deviner les traits de l’un des valets de son père. Il ouvrit fébrilement l’emballage, et il découvrit un véritable 3trésor3 : des vêtements chauds et flambant neufs !
Il regagna rapidement le minuscule taudis qu’il avait élu pour domicile et fit part de sa joie à ses compagnons de misère. L’un d’eux, au courant de ses tribulations, s’approcha de lui et lui dit avec compassion : « C’est chouette de recevoir un paquet comme celui-là, mais à ta place, je me réjouirais surtout du fait que, par là-même, ton père ait décidé de renouer avec toi et qu’en fait, il ne cesse de te faire surveiller de loin… ».
Lorsqu’une personne se sent comblée et qu’elle veut exprimer sa joie, elle peut le faire à un premier niveau en se réjouissant simplement de l’avantage matériel dont elle vient de bénéficier. Mais ô combien plus profondes sont la gratitude envers le Bienfaiteur et l’exultation à la pensée que nous ne sommes plus seuls !

C’est qu’une Main invisible nous soutient toujours dans les moments les plus difficiles… Et tout comme dans le Psaume précité, notre allégresse nous mène à consacrer ce jour de salut à la joie, car c’est bel et bien le Seigneur qui l’a préparé…
Source Chiourim