Karnit Flug, la Gouverneure de la Banque d’Israël vient d’établir le cadre budgétaire et fiscal pour 2020. Au chapitre des prévisions: plus d’impôts et moins de dépenses publiques. La prévision est un exercice périlleux pour qui qui s’y livre : c’est pourtant ce que vient de faire la Banque centrale d’Israël dans sa première étude économique parue en 2015...
Et les économistes n’y sont pas allés de main morte : pour atteindre ses objectifs d’équilibre financier pour 2020, le gouvernements israélien à venir devra prendre des mesures draconiennes.
OBJECTIFS CONTRAIGNANTS
Pour l’horizon 2020, Israël s’est fixé deux objectifs économiques qui auront un impact budgétaire important :
1. réduire le déficit public de 3% du PIB en 2013, à 1,5% du PIB en 2020 ;
2. réduire le poids de la dette publique de 67,8% du PIB en 2014, à 61% du PIB en 2020.
Ces deux objectifs devront aller de pair avec une autre décision prise par le dernier gouvernement israélien : la dépense publique d’Israël ne devra pas augmenter de plus de 2,6% par an.
18 MILLIARDS DE SHEKELS D’AJUSTEMENT PAR AN
En tenant compte des contraintes budgétaires, les économistes de la Banque centrale d’Israël sont parvenus à la conclusion inquiétante : pour atteindre les deux objectifs visés, il sera nécessaire de réaliser des « ajustements budgétaires » d’un montant de 1,5% du PIB par an, soit 18 milliards de shekels (4 milliards d’euros).
Où donc trouver 18 milliards de shekels chaque année, de 2016 à 2020 ? Les économistes de la banque centrale recommandent de répartir cette somme entre une baisse des dépenses et une augmentation des recettes, de la manière suivante : les recettes fiscales devront être relevées de 8 milliards de shekels par an, alors que les dépenses publiques devront être coupées de 10 milliards de shekels par an.
2015 : OPTIMISME PRUDENT
Pour 2015, la Banque d’Israël reste optimiste : le déficit public devrait être contenu à 2,5 ou 2,6% du PIB, soit un peu moins qu’en 2014 (2,8%). C’est à la tenue des élections anticipées que l’on pourra attribuer la baisse du déficit public : l’ex-ministre des Finances Yaïr Lapid avait bien tenté de relever le déficit à 3,4% du PIB mais il a été limogé avant que la Knesset n’ait avalisé sa Loi de finances pour 2015.
Les chercheurs de la Banque d’Israël estiment que « la probabilité pour que le prochain gouvernement fasse adopter le projet de loi “Zéro pourcent de TVA sur le logement” est très basse » ; ce qui permettrait, en cas de besoin, d’accroître les dépenses militaires sans aggraver le dépassement budgétaire en 2015.
Jacques Bendelac (Jérusalem)
Source Israel Valley