Le ministre turc des Affaires étrangères Mevlüt Cavusoglu a annoncé vendredi avoir renoncé à participer à la conférence annuelle sur la sécurité de Munich en raison de la présence d'Israël à cet événement. "J'avais prévu d'assister à la conférence mais, en raison de l'invitation de représentants israéliens à la table ronde sur le Proche-Orient, nous avons décidé de ne pas y participer", a dit M. Cavusoglu cité par l'agence de presse gouvernementale Anatolie...
M. Cavusoglu devait faire une présentation lors de cette réunion, selon l'agence.
Une vingtaine de chefs d'Etat et de gouvernement sont attendus dans la capitale bavaroise de vendredi à dimanche, parmi lesquels la chancelière allemande Angela Merkel, le Premier ministre irakien Haider al-Abadi et une soixantaine de ministres.
De son côté, Yuval Steinitz, le ministre israélien des Affaires stratégiques a qualifié la décision turque de "surprenante"."Israël participera à toutes les conventions internationales, sans prendre en compte l'opinion de la Turquie. Je représenterai Israël avec fierté lors du débat important sur le futur du Proche-Orient", a affirmé le ministre.
"Le boycott de la Turquie témoigne de son empathie à l'égard de l'Islam radical et aux organisations terroristes telles que le Hamas et les Frères musulmans. Cela jette un voile sombre sur l'avenir et l'identité de la Turquie, plus que ne porte atteinte à l'Etat d'Israël", a poursuivi M. Steinitz.
Cette décision intervient alors que les relations entre Israël et la Turquie, longtemps pays alliés, sont trèsse sont tendues depuis la crise provoquée par l'assaut israélien en 2010 contre une flottille affrétée par une ONG turque qui prétendait vouloir briser le blocus sécuritaire sur Gaza. Cette opération s'était soldée par la mort de dix Turcs.
Le président islamo-conservateur turc Recep Tayyip Erdogan a multiplié ces dernières années les déclarations virulentes contre l'Etat hébreu. En juillet dernier, en pleine guerre entre Israël et le Hamas, Erdogan avait accusé l'Etat hébreu d'avoir surpassé Hitler en matière de barbarie.
Le ministre israélien des Affaires étrangères, Avigdor Lieberman, considère sur sa page Facebook que "la déclaration prouve une fois encore que c'était une grosse erreur de présenter des excuses à la Turquie," pour l'assaut de 2010. Il a ajouté que «tant que la Turquie sera dirigée par Erdogan et ses amis, il n'y aura aucune chance de restauration des relations entre les deux pays".
Source I24News