On sait que la Torah reçue à Chavouot par les Bné Israël les enjoignait de séparer le lait et la viande. Au fil des années, la tradition de consommer des plats lactés à l’occasion de cette fête s’est imposée. Mais il y a lait et lait...
Hamodia a voulu en savoir plus et a recueilli les explications de l’un des responsables de la cacherout au Consistoire de Paris : « A priori tous les laits de vache sont casher. Mais cela à condition qu’ils n’aient pas été mélangés à d’autres laits provenant d’animaux non casher, comme celui d’une chamelle, d’une ânesse ou d’une truie. Un tel lait provenant donc exclusivement d’une vache saine est casher mais sera appelé « non surveillé ». Autrefois les fermiers n’élevaient pas seulement des vaches, mais aussi des ânes ou des porcs. Il existait donc un risque que du lait de truie ait été ajouté, d’autant que l’on prétendait que ce dernier avait des propriétés particulières qui, mélangé à du lait de vache, l’empêchait de tourner. Ailleurs, en Tunisie, les Arabes utilisaient parfois les qualités nutritives du lait d’ânesse pour redonner du tonus à des enfants un peu chétifs.
Pourquoi un chomer ?
Pour toutes ces raisons, les rabbanim ont exigé qu’un surveillant - le chomer - soit présent dès le début de la traite. Dans ce cas, il s’agit d’un lait - toujours casher bien sûr - qui du coup devient « surveillé » : en hébreu chamour. C’est la présence du surveillant qui lui confère cette qualité. La Hala’ha est d’ailleurs très stricte à ce sujet : pour que son lait soit estampillé chamour, l’exploitant a l’obligation d’attendre l’arrivée du chomer qui doit être présent dès le début de la traite. Le surveillant, envoyé par le Beth-Din, prend donc rendez-vous au préalable avec l’exploitant pour savoir à quelle heure celui-ci va commencer la traite afin d’être présent dès le début de l’opération. Au préalable, le chomer se sera assuré de la bonne santé des bêtes et de la propreté des bidons où le lait sera entreposé. Le chomer n’a pas l’obligation d’assister à toute la traite, il peut aller et venir - yotsé vé nikhnass - l’important étant que l’exploitant sache qu’il peut revenir d’une minute à l’autre pour surveiller l’opération. Après la traite, le lait ainsi collecté - et surveillé - est transféré dans un camion-citerne préalablement cachérisé, puis conduit dans une usine où il sera pasteurisé, puis conditionné. En France, nous préférons continuer à utiliser un chomer, qui garantit la bonne cacherout du lait, comme le Choul’han Arou’h nous l’a ordonné. Toutefois, ceux qui voudraient s’appuyer sur le psak de rav Feinstein disposent d’une référence solide sur laquelle se reposer. »
Source Hamodia