Un nouveau rapport du magazine Newsweek affirme qu'une unité du renseignement de l'armée israélienne a mis sous écoute les appels de l'ancien président américain Bill Clinton lors de pourparlers de paix entre Israël et la Syrie, ainsi que lors de ceux de Camp David avec les Palestiniens en 2000. Le site d'information Ynet rapporte que ces informations se basent sur un livre à paraître écrit par le professeur de science politique israélien Aharon Bregman, qui cite des "sources privées" anonymes...
Le livre présente aussi une lettre secrète envoyée par la secrétaire d'État américaine de l'administration Clinton, Madeleine Albright, à Benyamin Netanyahou, alors qu'il occupait le poste de Premier ministre avant Barak, dans laquelle les Etats-Unis s’engageaient par écrit à consulter Israël avant de faire des offres de paix aux Palestiniens.
"Les Etats-Unis mèneront en avance un processus de consultation approfondie avec Israël au sujet des idées que les États-Unis souhaiteraient soumettre aux parties pour qu'ils les examinent. Ce sera particulièrement vrai en ce qui concerne les questions de sécurité ou des problèmes territoriaux liés à la sécurité".
Le correspondant militaire et de renseignement du quotidien Yediot Aharonot, Ronen Bergman, a confié au Newsweek que les conversations sur écoute "concordent avec ce qui est connu sur les négociations en cours à l'époque entre Israël et la Syrie sous l'égide américaine", mais il remet en doute que ce soit Israël qui ait véritablement procédé à ces enregistrements.
"Il ne fait aucun doute qu'Israël était intéressé à écouter Assad ou tout autre président syrien, mais est-ce que cette surveillance comprenaient ses conversations avec le président des États-Unis?" Malgré les transcriptions présumées obtenues par Bregman, Bergman crois que la réponse à cette question est non.Pour le politologue israélien cité par Newsweek, "il fait nulle doute que les écoutes de Clinton et des Syriens lors des négociations avec les Israéliens aux Etats-Unis ... ont donné un énorme avantage à Israël, lui permettant d'être en avance sur le cours des négociations de paix en sachant à quoi s'attendre lors des discussions réelles".
Plus tôt ce mois-ci, le Newsweek faisait état d'un nouveau document de la NSA, volé par Edward Snowden et publié par le journaliste Glenn Greenwald, qui affirme que les enquêtes de la CIA "classent Israël au troisième rang des services de renseignement les plus agressifs à l'égard des Etats-Unis" après la Chine et la Russie.
"Les Israéliens sont extraordinairement bons partenaires pour nous [pour les renseignements d'origine électromagnétique]", constate le document de la NSA, tel que rapporté dans Newsweek, "mais d'un autre côté, ils cherchent à connaître nos positions sur les enjeux au Moyen-Orient".
Le magazine citait un "ancien haut responsable du renseignement américain", qui affirmait que les Israéliens avaient espionné l'ancien vice-président américain Al Gore dans les toilettes de sa chambre d'hôtel.
Le Newsweek avançait qu’après l’Affaire Pollard, le FBI a été forcé de convoquer plusieurs fois des diplomates israéliens à Washington pour des réprimandes.
"Il est tout simplement impossible de mettre un Israélien dans l’embarras", y déclarait un autre responsable américain.
Selon Bergman, Israël aurait plutôt énoncé la consigne de ne plus espisonné les Etats-Unis après l'affaire Pollard.
Dans son premier rapport sur la question, Newsweek décrivait “les efforts déployés par Jérusalem pour dérober des secrets américains sous couvert d’accords commerciaux et de contrats technologiques ont franchi la ligne rouge (...) et sont allés bien au-delà des activités menées par d’autres alliés proches des Etats-Unis tels que l’Allemagne, la France, la Grande-Bretagne et le Japon”.
Les révélations ont soulevé une vague d'indignation dans la classe politique et sécuritaire israélienne, qui a nié les allégations.
Source I24News