La Guilde internationale des Fromagers vient d’ouvrir un bureau en Israël. Au cours d’une réception à la Résidence de France et en présence de l’ambassadeur de France Patrick Maisonnave, 8 Israéliens ont été admis au sein de cette association internationale qui vise à rassembler tous les professionnels intervenants sur le marché du fromage. C’est Ernest et Nany Seyman qui ont été choisis pour représenter Israël : ce couple de Français, qui fit son alya en 1985, fut le premier à se lancer dans l’importation de fromages européens...
Pour les producteurs israéliens, l’entrée de l’Etat hébreu dans cette organisation est non seulement une consécration de leur savoir-faire, mais une invitation à faire encore mieux, voire à concurrencer leurs homologues du vieux continent. Comme l’expliquent Michael et Avinoam Brakin, fondateurs en 1978 des fromages Barkanit dans la vallée d’Izréel : « Au début, nous élevions des moutons dans notre ferme et vendions à Tnuva du lait de brebis, auquel nous ajoutions quelques litres de lait de chèvre. Un jour, nous avons rencontré un Français qui nous a dit : Vous devriez faire du fromage de chèvre. Il a un goût unique et on n’en trouve pas en Israël ! Nous avions à l’époque 800 têtes de bétail. L’idée nous a plu et nous sommes allés faire un stage dans plusieurs entreprises françaises pour maîtriser la fabrication. Ce qui nous a surpris, nous qui sommes, comme tous les Israéliens, habitués à tout faire tchik-tchak, c’est l’importance de la patience dans cette production. Les Français nous ont appris qu’il est impossible de faire du bon fromage sans intégrer le facteur temps... »
Consommateurs plus exigeants.
Aujourd’hui, Barkanit produit plusieurs types de fromages, tous issus des savoir-faire hexagonaux : il y a le Tiltan (pur fromage de chèvre, au goût très prononcé), le Sha’hat (chèvre et brebis), le Tabor (au lait de brebis). « Pour nous adapter au marché israélien, nous avons hébraïsé leurs noms. Au début, les Israéliens ne savaient pas faire la différence entre un fromage et un autre. Mais maintenant, les choses ont changé, leur goût a évolué, ils deviennent plus exigeants, et comme pour le vin, ils sont plus nombreux à avoir un comportement de gourmet. »
Source Hamodia