Google n’est pas le seul groupe de haute technologie travaillant à créer des véhicules sans conducteur. Alors que le géant de la technologie de la Silicon Valley expérimente encore avec la technologie sans conducteur pour une utilisation civile, cela fait au moins cinq ans que l’armée israélienne utilise des véhicules sans conducteur pour protéger les Israéliens...
L’armée a annoncé cette semaine un programme visant à moderniser ses patrouilles sans conducteur.
Elle compte y inclure des véhicules pouvant explorer une zone avant que les soldats ne s’y rendent physiquement, avertir des dangers possibles avant qu’ils n’arrivent et des véhicules qui pourront en toute sécurité et de façon autonome transporter des armes et des équipements aux soldats déjà sur le terrain.
On ne sait pas quand les voitures Google sans conducteur seront sur le marché. Les experts de l’industrie estiment que cela prendra au moins trois ans, si ce n’est plus.
L’armée israélienne, en utilisant la technologie israélienne, en grande partie développée par l’armée elle-même, a déployé des véhicules sans pilote depuis un certain temps maintenant. « Les véhicules sans chauffeur n’ont rien de nouveau pour l’armée israélienne », selon le porte-parole de l’armée.
« Ils ont été largement utilisés dans de petits appareils qui entrent dans les bâtiments et les grandes voitures équipées de caméras à 360 degrés ». Parmi les véhicules sans pilote déjà en cours d’utilisation, il y a le Guardium Unmanned Ground Vehicle (UGV) [véhicule sans pilote au sol], qui patrouille la clôture de Gaza sans relâche.
Selon le porte-parole, « les forces terrestres de l’armée israélienne envisagent d’étendre l’utilisation de ces outils car les experts inventent de nouveaux véhicules avec des design créatifs et avant-gardistes ».
Trois nouveaux véhicules entreront en service à l’armée au cours des deux années à venir, parmi lesquels le Loyal Partner, un transporteur de patrouille blindés (APC) : un véhicule de type Hummer qui portent des armes et des dispositifs aux soldats sur le terrain.
Il est contrôlé à partir d’une base située à proximité avec une manette et une souris, le rendant ainsi capable de traverser un terrain accidenté et de rester stable pendant la montée ou la descente de chemins abruptes.
Le Loyal Partner, « sera utilisé comme une ligne de défense pour les forces au front avant », a déclaré le major Lior Trablisi, à la tête de l’unité des robots et de la technologie.
« Il sera capable de se déplacer tout en identifiant les bombes et l’origine des coups de feu. Il pourra effectuer des missions sans considérations de risques ou de main-d’œuvre. Il peut rester sur le terrain pendant de longues périodes, exécutant une mission de manière précise et fournir un avantage pour les soldats ».
Le Carrier Robot est plus petit que le Loyal Partner, mais il peut être tout aussi utile pour sauver des vies, a déclaré Trablisi.
Le robot est léger, conçu pour être porté sur le dos par des soldats en patrouille, et spécialement conçu pour explorer l’intérieur des bâtiments ou des tunnels construits par les terroristes.
Le Carrier Robot peut être envoyé dans un tunnel pour recueillir des renseignements avant que les soldats entrent. Il est équipé de caméras, de capteurs, et un système capable de transmettre des signaux de communication du sous-sol. C’est l’un des rares systèmes au monde capable de le faire, affirme Trablisi.
« L’idée est d’agir dans les opérations avec des robots légers portables qui peuvent fonctionner pendant un certain nombre d’heures », explique Trablisi.
« L’appareil fera des choses que nul homme ne peut, comme cartographier des bâtiments entiers et des tunnels terroristes. La technologie révolutionnaire permettra aux soldats de comprendre l’apparence exacte de n’importe quelle structure, les aidant à éviter les dangers du combat souterrain ou urbain ».
Le système est prévu pour fin 2015, a indiqué l’armée.
Un troisième système, le Border Protector [Protecteur des Frontières], a été développé spécifiquement pour patrouiller la frontière avec la bande de Gaza.
Le véhicule sera en mesure de fonctionner par n’importe quel temps, fonctionnant de manière autonome le long de la clôture de la frontière et transmettant les images et les données au quartier général.
Si quelque chose lui semble anormal, un bataillon de soldats pourra être envoyé et résoudre le problème. Si ce n’est pas le cas, les soldats peuvent rester en état d’alerte, à l’écart de la zone de danger.
Le nouveau véhicule est prévu pour remplacer le Guardium UGV, actuellement utilisé le long de la frontière avec Gaza. Le nouveau système, indique Trablisi, peut fonctionner pendant de longues périodes et peut contenir plus de capteurs plus efficaces et des équipements de communication.
« Il sera possible de guider le véhicule dans toutes sortes d’endroits sans que les salles d’opération se trouvent nécessairement à proximité », avec les opérateurs dirigeant le véhicule à des kilomètres. Les stations de base pour l’UGV doivent être à plusieurs centaines de mètres du véhicule.
La modernisation devrait permettre à plusieurs unités de déployer des véhicules plus fréquemment, leur offrant un niveau élevé de sécurité, a déclaré Trablisi.
Bien que les grands noms de l’armée se plaignent de coupes budgétaires, qui incluent l’annulation des exercices pour les soldats et les pilotes pour le moment, les fonds continueront à être pompés dans les programmes pour le développement de robots, des drones et autres substituts de « soldats high-tech ».
Sur le long terme, a déclaré Trablisi, ces technologies permettront d’économiser de l’argent de l’armée, car l’armée sera en mesure de réduire les patrouilles d’hommes.
Bien plus important, cependant, sont les vies qui seront sauvées par ces technologies. Mieux vaut risquer un robot plutôt que de risquer une vie humaine, a déclaré Trablisi.
« Un robot ne réagit pas de la même façon aux difficultés liées à l’éclairage, les coups de feu ou de la respiration [sous terre] », a-t-il observé.
Les robots et les véhicules sans pilote, a-t-il noté, deviendront des
« outils indispensables pour la surveillance des activités de l’ennemi, sans mettre les forces israéliennes en danger ».
Source Times Of Israel