Moscou a lancé des allégations d’antisémitisme à l’égard du nouveau gouvernement ukrainien pro-occidental. Washington a d’ailleurs condamné un incident récent dans lequel des tracts ont été distribués, ceux-ci utilisant un langage rappelant celui utilisé durant la période la plus sombre de la deuxième guerre mondiale...
Le ministre des Affaires étrangères, Avigdor Lieberman, a rejeté toute connexion entre les cinq mois de troubles et la situation des 200.000 Juifs de l’Ukraine : " Il n’y a pas d’action spécifique contre les juifs en raison de la crise politique " . Rappelons qu’Avigdor Lieberman est né et a grandi en Moldavie à l’époque où elle appartenait a l’Union Soviétique.
" L’antisémitisme présent en Ukraine est un phénomène qui n’est pas nécessairement lié aux événements politiques, mais qui, compte tenu des événements politiques reçoit une attention inhabituelle ".
L’antisémitisme demeure une caractéristique du nationalisme militant en Ukraine et en Russie. Pendant les troubles qui ont renversé le président soutenu par le Kremlin en février, plusieurs attaques contre les Juifs et les synagogues ont été menées par des groupes d’extrême-droite ukrainiens.
Israël n’a pas voulu intervenir au niveau diplomatique afin d’éviter de contrarier les États-Unis et la Russie, deux pays ayant une forte influence au Moyen-Orient, notamment sur les dossiers iranien et syrien.
Le secrétaire d’Etat américain, John Kerry, a dénoncé la distribution de tracts appelant au recensement des juifs auprès des nouvelles autorités séparatistes de Donetsk " intolérable " et " grotesque " .
Le vice-président américain, Joe Biden, a déclaré, lors d’une visite de solidarité à Kiev la semaine dernière, que » l’antisémitisme et l’intolérance ne peuvent avoir aucune place dans la nouvelle Ukraine « . Les dépliants ont cependant ravivé les souvenirs de l’Holocauste auprès des juifs ukrainiens, il faut souligner et c’est l’occasion puisque c’est Yom Hashoa, que la population juive d’Ukraine a été complètement décimée durant cette période noire de l’histoire.
Les séparatistes pro-russes à Donetsk, cependant, ont rejeté la responsabilité de ces tracts et le rabbin de la ville a déclaré qu’il n’était pas clair que les séparatistes soient derrière cet incident.
Source Tel-Avivre