Le président russe Vladimir Poutine a réagi pour la première fois à la condamnation d'un enseignant juif en milieu rural à sept ans de prison, accusé d'avoir accepté des pots de vin. Le cas de l'enseignant, Ilya Farber," est, bien sûr, énorme", a déclaré Vladimir Poutine lors d'une interview avec chaine russe Canal 1. Le procès d'Ilya Farber, très médiatisé, avait conclu le mois dernier à la culpabilité de cet artiste juif qui aurait accepté près de dix mille euros de "pots de vin" d'un entrepreneur en bâtiment à Tver, situé à mi-chemin entre Moscou et Saint-Pétersbourg. Ilya Farber, lui, a toujours nié les accusations et a déposé un recours.
C'est bien sûr la lourdeur de la peine, sept ans de prison, qui a suscité de nombreuses déclarations publiques. Elle fait du reste l'objet d'une enquête de la part du Conseil des droits de l'homme de Russie, un organe consultatif.
Alexei Navalny, leader de l'opposition, a vivement critiqué "cette peine trop sévère".
Dmitry Bykov, romancier et journaliste russe de premier plan, a comparé ce procès à celui d'Alfred Dreyfus.
Mais ce qui a surtout choqué, c'est une petite phrase du procureur, Pavel Verechtchagino, qui lors du premier procès de Ilya Farber, aurait déclaré au jury :" Comment un homme nommé Farber pourrait-il vouloir aider volontairement les villageois ? ".
Pavel Verechtchaguine qui a depuis été nommé juge, nie avoir fait ce commentaire qui a été largement interprété comme une référence aux origines juives de l'artiste.
Vladimir Poutine ne s'est pas prononcé sur l'esprit de cette phrase, en revanche, il a diversement apprécié la lourdeur de la condamnation :
" Les sanctions sont du ressort du juge. Il peut y avoir des appréciations différentes quant au danger que représente le coupable pour la société. Le pot de vin est un crime socialement plus dangereux que le vol, c'est une chose évidente. Mais il peut y avoir des erreurs", a-t-il déclaré semblant laisser la porte ouverte à une révision du procès.
Source Israel Infos