lundi 17 décembre 2012

À la veille des elections,le gouvernement fait face a une vague de revendications salariales : infirmières, salariés intérimaires, chaîne 10, rescapés de la Shoa, etc





Depuis quelques semaines, le ministère des Finances à Jérusalem est victime d’attaques ciblées: il ne s’agit pas, bien heureusement, de tirs de roquettes ennemies, mais de revendications salariales de la part de différentes catégories socioprofessionnelles. Or, ces revendications ont un coût budgétaire que le Trésor aura du mal à financer. D’autant plus que le budget pour 2013 n’a pas été voté par la Knesset, ce qui interdit au gouvernement de prendre de nouveaux engagements budgétaires. Ce qui n’a pas empêché le gouvernement de prendre des mesures qui pourraient être qualifiées d’électoralistes mais qui seront financées après les législatives, comme le blocage des prix des transports en commun et le gel du prix des produits laitiers qui auraient dû augmenter cette semaine.
D’ailleurs, on ne peut s’empêcher de relier les conflits sociaux actuels à l’approche des législatives: c’est à l’annonce des élections anticipées que de nombreuses catégories professionnelles ont déclenché des mouvements sociaux. En voici les principaux.

Salariés intérimaires. Commençons d’abord par un accord qui a déjà été conclu: il y a quelques jours, le gouvernement et les syndicats ont signé une nouvelle convention salariale qui améliore les conditions de travail des salariés des entreprises de sous-traitance. Le coût de cet accord est estimé à 700 millions de shekels (140 millions d’euros), qui seront pleinement financés sur le budget de 2013.

Infirmiers et Infirmières. La profession infirmière est en grève depuis une quinzaine de jours: elle réclame une amélioration de ses statuts, la réduction de la pénurie de main d’œuvre spécialisée et la revalorisation des salaires. Le Trésor estime le coût d’un relèvement de salaire des infirmières à près d’un milliard de shekels (200 millions d’euros), et il serait disposé à répondre favorablement à une partie de ces revendications.

Chaîne 10. Le gouvernement a décidé de venir au secours de la chaîne Dix de la télévision israélienne, mais il n’a pas encore débloqué les fonds nécessaires: le redressement de la chaîne coûtera 100 millions de shekels aux caisses de l’Etat (20 millions d’euros): il s’agit pour le gouvernement d’éponger les dettes passées et d’injecter de l’argent frais pour sauver les emplois et permettre à la chaîne de survivre.

Rescapés de la Shoa. La semaine dernière, le gouvernement a décidé de couper dans les subventions qu’il accorde au fonds pour le bien-être des rescapés de la Shoa vivant en Israël (“The Foundation for the benefits of Holocaust Victims in Israel”). Cette décision a provoqué la colère des rescapés qui ont organisé des manifestations de protestation à Tel Aviv et Jérusalem. Pour satisfaire à leurs revendications, il suffirait de quelques millions de shekels; cela ne creuserait pas le déficit public, et cela permettraient aux rescapés de vivre plus décemment.

Les salariés de Tsahal. Les civils qui travaillent dans les rangs de l’armée israélienne réclament une amélioration de leurs conditions de travail. Mercredi dernier, 2.000 d’entre eux ont renvoyé à Tsahal leur permis de conduire militaire, ce qui risque de paralyser une partie des transports de l’armée. Ils réclament une augmentation de salaire de 4,5%, pour s’aligner sur les autres salariés du ministère de la Défense.
Indépendamment de l’approche des législatives, ces revendications salariales tombent mal pour le gouvernement qui doit faire face à l’aggravation du déficit public. Au cours des douze derniers mois, le déficit a atteint les 40 milliards de shekels (8 milliards d’euros), soit 4,2% du PIB. On est loin des prévisions corrigées du Trésor qui tablait sur un déficit de 3,2% du PIB pour 2012.


Source Israel Valley