Le centre de la pelouse du nouveau stade Bloomfield de Tel-Aviv se voulait un appel à la paix souhaitée par plusieurs au Proche-Orient pour ce match amical tout en «Bleu-blanc», couleurs des drapeaux israélien, argentin et uruguayen.
A la 22e minute de ce duel mené au rythme des prouesses de Lionel Messi, le favori de la foule, le secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo annonce, depuis Washington, un changement profond de la politique des Etats-Unis, qui considèrent désormais que les colonies dans les Territoires ne sont plus contraires au droit international.
Mais cette annonce, qui a fait grésiller quelques smartphones dans le stade de 28.000 places près des douces plages de Jaffa, n’a pas détourné du match une foule conquise, peu habituée à contempler de visu les plus grands noms du foot.
D’autant que le match avait presque été annulé, Israël menant la semaine dernière une opération militaire dans la bande de Gaza contre les terroristes du Jihad islamique, qui avait répliqué avec un concert de 450 roquettes tirées vers l’Etat hébreu.
A la 31e minute, Cavani conclue un jeu de passe triangulaire et furtif dans la zone de réparation pour ouvrir le score pour l’Uruguay sous les hourras d’une foule, certes acquise à Messi et sa bande, mais pas zélote.
Quelques minutes plus tard, l’Autorité palestinienne dénonce la nouvelle position de Washington sur les colonies.
Au même moment, Dybala marque pour l’Argentine mais le but est annulé. Cause: le ballon avait touché sa main avant son tir.
A l’entracte, la foule s’amuse. Encore.
«En amenant peut-être le plus célèbre au monde, Lionel Messi, en Israël, nous offrons de l’effervescence au pays entier, aux citoyens musulmans, chrétiens et juifs d’Israël», a déclaré le sponsor de ce match inédit, le milliardaire canado-israélien Sylvan Adams, d’ailleurs né au Québec.
«Voici l’Israël normal que je connais et que j’aime. Pas un pays de conflit mais un pays où les enfants de tous les milieux jouent ensemble au foot dans la rue et dans des ligues. Le sport peut vraiment bâtir des ponts, unir les gens», a-t-il ajouté dans une déclaration transmise à l’AFP.
A la 64e minute, le match redevient tonique.
L’étoile du Barça place un corner aussitôt redirigé de la tête par l’autre star de la sélection Sergio Agüero.
Quatre minutes plus tard, c’est au tour de Luis Suarez, coéquipier de Messi à Barcelone mais adversaire sur le vert de Tel-Aviv, de marquer. L’Uruguay reprend les devants et semble se diriger vers la victoire...
La tenue d’un match Israël-Argentine de préparation au Mondial-2018 Jérusalem, ville sainte dont le statut est l’un des problèmes les plus épineux du conflit israélo-palestinien, avait provoqué la colère des Palestiniens, entraîné de vives critiques contre la sélection albiceleste sur les réseaux sociaux et mené au final à son annulation, ce qui avait été perçu comme un revers par l’Etat hébreu.
Cette fois, la Fédération palestinienne de football n’a pas protesté contre la tenue du match, à Tel-Aviv, capitale économique d’Israël.
Le mouvement BDS (Boycott, Désinvestissement, Sanctions), qui appelle au boycott de l’Etat hébreu a de son côté condamné cette rencontre.
Ce qui n’a pas empêché Lionel de convertir à la 90e minute, un penalty sous les vivats d’une foule qui a scandé à la fin le nom de celui par qui tout a commencé ici: Messi !
Source L'express de Maurice & Daily Mercato
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