Un circuit historique dans les pas des Allemands en 1944

Des bus et de camions avait réveillé les habitants de La Ville très tôt, ce matin-là. Quand les troupes allemandes ont débarqué dans ce petit bourg rhodanien, aux portes du Brionnais, c’était pour débusquer les résistants chauffaillons, retranchés en forêt sur les hauteurs de Thel........Détails.........

Dix-neuf résistants du maquis de Chauffailles ont perdu la vie, ce 3 mai 1944. Près de 75 ans plus tard, un chemin de mémoire va être inauguré, ce samedi. « Il retrace l’itinéraire qu’ont emprunté les Allemands », résume Jean-Marc Sarnin, du comité du mémorial de Thel.

Quatre ans de travaux

Guidé par des panneaux facilement identifiables, le circuit quitte rapidement la place de l’église pour rejoindre la colline la plus proche. « Reconstituer ce chemin nous a pris environ quatre ans, le temps de recouper toutes les archives historiques que nous avons collectées », raconte Christiane Coste, présidente du comité.
« Dans cette maison, les Allemands ont pris un otage pour les guider. Dans des fermes un peu plus hautes, ils ont fouillé pour s’assurer qu’il n’y avait pas un maquisard caché ». 
Jusqu’à l’emplacement des mitrailleuses allemandes, Jean-Marc Sarnin est incollable sur le déroulement des opérations.
« Nous nous sommes aidés de témoignages oraux et écrits, de photos, de cartes postales. Les otages ont témoigné, les habitants de l’époque aussi. Il y a eu des comptes rendus de gendarmerie ».

Environ 200 soldats

Sous le chant des oiseaux et le soleil printanier, difficile d’imaginer un cortège de 200 soldats. « Aujourd’hui, le chemin traverse les bois. À l’époque, il y avait surtout des cultures », confie l’érudit, en passant devant un panneau évoquant la mort d’un réfugié juif, Aron Wolf Sender.
Deux kilomètres plus loin, le parcours grimpe jusqu’au mémorial de Thel, témoin de pierre érigé dans une petite clairière, là où la résistance française s’est fait surprendre au lever du jour. 
« Un des maquisards allait chercher de l’eau à la source pour faire du café, c’est là qu’il a vu les Allemands arriver. Ils étaient très organisés, ils avaient installé un poste de commandement sur la colline d’en face », continue Jean-Marc Sarnin. Treize résistants sont morts à Thel, sur 38 résistants installés sur le campement. 
D’autres ont été interceptés par la suite, puis exécutés, à Chauffailles, Chassigny-sous-Dun, Aigueperse et Saint-Bonnet-des-Bruyères.

Source Le journal de Saone et Loire

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