Dans le cadre de la tendance muséale consistant en la présentation de prestigieuses collections privées, le Musée Maillol accueille la "Collection Emil Bührle" avec un époustouflant florilège d'oeuvres présentées pour la première fois en France.........Détails et Vidéo..........
Car le commissaire Lukas Gloor, directeur et conservateur de ladite collection désormais détenue par le Musée d'art moderne de Zurich, le Kunsthaus Zürich, a opéré une sélection éclairée d'une soixantaine de toiles représentatives de l'art français de la seconde moitié du 19ème siècle et de l'art moderne et essentiellement des chefs d'oeuvre signés des grands noms de l'Histoire de l'Art.
Une collection idéale car le collectionneur Emil Bürhle non seulement était fortuné mais avait du goût.
Alors ils sont tous là, des aînés Delacroix et Corot à Picasso, et même, laissés à la sagacité du visiteur attentif, quelques toiles hors période et en sus, parfois, hors hexagone.
Aucun ne manque à l'appel : les impressionnistes avec, et entre autres, les femmes pulpeuses de Renoir, les natures mortes de Cézanne et Gauguin, Edouard Manet avec une section dédiée.
Et les post-impressionnistes, les Fauves et les Nabis, qui font l'objet de l'exposition thématique concomitante "Les Nabis et le décor" au Musée du Luxembourg.
Ainsi Derain et Modigliani arbitrent le face à face Braque-Picasso pendant que "La petite danseuse de 14 ans" de Degas tient la pose devant les champs de coquelicots de Monet.
Une collection "exemplaire" d'un collectionneur qui, cependant, a été mis en cause dans des procès relatifs aux oeuvres d'art spoliées dans le cadre de la confiscation des biens des Juifs pendant la Seconde guerre mondiale dont les démêlés judiciaires font l'objet d'une section titrée "Un collectionneur scrupuleux".
En effet, Emil Georg Bührle (1890-1956), ressortissant allemand établi en Suisse avant d'en prende la nationalité en 1937, directeur de la succursale helvétique d'une usine de machines-outils allemande, dont il deviendra l'unique actionnaire, reconvertie dans l'industrie militaire qui va participer dès 1924 au réarmement clandestin de l'Allemagne puis à la fourniture d'armes au IIIème Reich, commence sa collection en 1936.
Et dans ses acquisitions réalisées essentiellement pendant la Second guerre mondiale auprès tant de marchands d'art helvétiques que français, dont la Galerie Wildenstein, comportent des oeuvres qui appartenaient au patrimoine de galeristes et de personnes privées d'origine juive victime de la législation du Régime de Vichy qui soutenait la politique nazie d'aryanisation.
A noter, hasard de programmation, que cette période est relatée en ce même temps par le Mémorial de la Shoah dans l'exposition "Le Marché de l'art sous l'Occupation".
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