mercredi 11 avril 2018

Les guerres de mon père de Colombe Schneck


Un père prénommé Gilbert. Un père qui s’efforçait à tout moment de (faire) croire que la vie est belle. Le clair-obscur… parce qu’enfant juif caché, parce qu’adolescent marqué à jamais par l’assassinat de son père homosexuel, parce que médecin jeune et détruit psychologiquement durant la guerre d’Algérie.......Détails.......
 
Pour suivre et retracer la vie de son père, l’auteure -sa fille Colombe Schneck-, a effectué le grand plongeon dans les archives: dossiers scolaires, liste de familles juives françaises ou non, dossiers administratifs de toutes sortes…
En se lançant dans l’écriture des « Guerres de mon père », l’écrivaine souhaitait mieux connaître ce père mort il y a vingt-cinq ans mais dont elle n’a toujours pas accepté la disparition.
Et Colombe Schneck, de confier : « Sa mort à la sortie de l’adolescence m’a laissée dans un état de grande solitude.
En écrivant, en enquêtant dans les archives, pour comprendre ce que mon père fuyait, je me suis avouée, pour la première fois, que nous n’étions pas coupables de nos errances en tout genre et que, peut-être, je pouvais accepter d’être aimée »…
 
POINTS FORTS
-Au fil des ans et des parutions, Colombe Schneck avance en mots, sans tapage mais sûrement. Là encore avec « Les guerres de mon père », elle brille par son élégance, sa fragilité. Par le clair-obscur aussi.
-Le portrait intime et universel d’un père.
-Le texte tout en émotion(s) d’une enquête à la fois menée avec obstination et emplie de tendresse.
-L’hymne au goût insubmersible de vivre pratiqué par un homme de bien.
 
Votre avocate en Israël... 

POINTS FAIBLE
Encore un livre sur le père, diront certains, mais il tiendrait de la malhonnêteté de trouver un quelconque point faible dans ce livre débordant d’amour, de tendresse et d’émotion pour un homme qui fut « juste quelqu’un de bien »…
        
EN DEUX MOTS
Un beau texte d’une grande tendresse.
 
UN EXTRAIT
Ou plutôt deux:
« Si vous l’aviez connu, vous n’auriez rien pu deviner, son regard était toujours doux, souriant. A ses côtés, on se sentait aimé. Mon père voulait savoir ce qu’il pouvait faire pour vous. Comment vous aider. Quel était votre désir.
Guettant la moindre grimace, le plus infime souffle de contrariété auquel il répondait :
-Cœur qui soupire n’a pas ce qu’il désire.
Alors, il partait en quête de ce qui pouvait vous soulager ».

« Les guerres de mon père » de Colombe Schneck
Ed. Stock 306 pages 20,50 €.


Source Atlantico
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