jeudi 19 mai 2016

Le soldat Liberman succède au général Yaalon !





Le député Avigdor Lieberman, 57 ans, pourrait devenir une nouvelle illustration du truisme selon lequel que les rêves deviennent parfois réalité. Le chef du parti d'extrême droite "Yisrael Beitenou" avait déjà occupé des fonctions prestigieuses comme celles de ministre des Affaires étrangères ou encore de vice Premier ministre....







Le porte-feuille de la Défense était cependant son rêve de longue date. Il pense tout simplement pouvoir faire mieux que n’importe qui d’autre. En outre, il n'y a pas de titre plus symboliquement “israélien” que celui de "ministre de la Défense de l'Etat d'Israël". Ce type de symbole a une valeur inestimable pour ce leader politique venu de l'ex-Union soviétique en 1978 et qui n’a jamais perdu son identité d’”immigrant” ou de “russe”.
Tout comme son accent prononcé, cette image le hantait depuis qu'il a émergé sur la scène politique israélienne en tant que chef de cabinet du Premier ministre Netanyahou en 1996.
Son propre parti en a par la suite aussi souffert.
Le timing de cette nomination probable est une autre preuve que l'histoire a un grand sens de l'humour. À de nombreuses reprises, Lieberman a menacé de bombarder "Téhéran et Assouan", le stratégique barrage égyptien. Il avait proféré cette menace lors d'une rencontre avec l'ambassadeur de l'une des anciennes républiques de l'Union soviétique en 2001, alors en pleine campagne électorale.
Si les Iraniens étaient restés plutôt indifférents à cette provocation, les Egyptiens avaient en revanche été profondément offensés.
Huit en plus tard, en 2009, juste avant que Lieberman se fasse offrir le poste de ministre des Affaires étrangères, l’ambassadeur égyptien en Israël avait exigé des excuses publiques.
Cette semaine, la nouvelle de la nomination de Lieberman survient un jour après que le président égyptien Al-Sissi a s’est proposé de jouer un rôle actif et constructif dans le conflit israélo-palestinien.
Même certains des plus ardents partisans de Lieberman vont sans doute éprouver un malaise en voyant leur “leader fort” devenir ministre de la Défense. Dans un pays fondé sur l'éthique militaire, le passé militaire de ses dirigeants est d'une importance capitale.
Lieberman n’en a pas. Il n’a servi dans l'armée que peu de temps sur la base d'un arrangement spécial réservé aux nouveaux immigrants.
Le soldat Lieberman va désormais remplacer le lieutenant-général et ancien chef d'état-major Moshe (Bogie) Yaalon en tant que ministre de la Défense. L'homme qui se spécialise dans les provocations verbales et qui détient six sièges à la Knesset va tenir les rênes de la sécurité israélienne.
Parler de "provocation" n’est même pas, dans ce cas, une critique. Lieberman est lui-même fier de ce trait de caractère, qu’il a intégré à sa personnalité alors qu'il était enfant, en Moldavie.
Dans une interview qu’il m’a accordée il y a quelques années, il avait parlé avec fierté de ses parents, qui provoquaient ouvertement les goyim (non-Juifs).
Leur fils a très certainement atteint la perfection en la matière.
Il y a deux mois, il a traité le Premier ministre Netanyahou de "menteur et d'escroc". Il appelle à la peine de mort pour punir les terroristes et menace constamment d'élimination ciblée les dirigeants du Hamas.
Ses cibles de choix, qu’il menace spécifiquement et systématiquement, demeurent néanmoins les Arabes israéliens.
Son programme d’”échange de territoire et de population” menace d'annexer une partie d'Israël, peuplée uniquement de citoyens arabes, à un futur Etat palestinien.
Les Arabes israéliens sont pour lui des “collaborateurs” ou encore une “cinquième colonne”, ce qui leur confère selon lui le statut d'ennemi intérieur. Son nouvel emploi aura des répercussions non seulement sur la scène internationale, mais aussi sur la scène nationale.
L’image de "leader fort" et de "brute" qu’il s’est forgée fait maintenant face à un nouveau test existentiel. La nomination d’un colon vivant dans le désert de Judée (précisons qu'il a souvent répété être prêt à évacuer sa maison en échange de la paix, même s’il dit par ailleurs ne pas croire en cette dernière) est davantage qu’un simple remaniement ministériel.
Elle pourrait être le début d'une nouvelle ère, et pas seulement dans la forme.


Lily Galili


Source I24News