L’entrée d’Israël Beteinou dans la coalition gouvernementale en Israël ne laisse pas envisager d’importants changements dans la politique économique. L’élargissement de la coalition gouvernementale au parti “Israël Beiteinou” d’Avigdor Lieberman a fait l’effet d’une mini-bombe politique...
L’entrée du parti de la droite nationaliste dans le gouvernement de Benyamin Netanyahou va peser sur les grands dossiers politiques, diplomatiques et sécuritaires ; sur les questions économiques en revanche, l’impact de l’élargissement de la coalition sur sa droite ne devrait pas être majeur.
Concrètement, Avigdor Lieberman a conditionné sa participation au gouvernement à deux réformes économiques : la retraite des immigrants et les crédits à l’immobilier.
De même, un retour aux commandes du ministère de l’Intégration des Immigrants serait de nature à satisfaire une bonne frange de son électorat russophone.
DÉFENSE ET ALIYA
Certes, les deux portefeuilles revendiqués par Lieberman disposent de confortables budgets et confèrent une grande influence sur les électeurs : la Défense et l’Intégration des Immigrants. Pour le parti russophone et nationaliste, ces deux portefeuilles donneront aussi à leurs détenteurs un prestige qui n’est pas à négliger.
Par ailleurs, en acceptant le portefeuille de la Défense, Lieberman se retrouverait à la tête du plus gros budget de l’Etat : environ 60 milliards de shekels, soit 18% des dépenses publiques.
Quand l’Immigration, le poste pourrait revenir à la députée Sofa Landver: elle avait déjà tenu ce poste durant les deux gouvernements précédents, de 2009 à 2015. Zeev Elkin (Likoud), qui détient aujourd’hui ce poste, pourrait se voir offrir, en échange, celui de l’Economie ou du Tourisme.
RÉFORME DES RETRAITES
Parmi les réformes que le parti Israël Beiteinou voudrait achever, figure celle des retraites des nouveaux immigrants. À la différence des émigrés originaires d’Europe, les émigrants de Russie et Europe centrale arrivent en Israël quasiment dépourvus de retraite.
Ils doivent alors se contenter de la retraite minimale accordée par la sécurité sociale israélienne qui est bien maigre.
L’actuel ministre de l’Intégration Zeev Elkin a déjà lancé une réforme, mais il peine à l’achever.
Une commission a été mise en place pour propositions des solutions concrètes à ce dossier complexe. La présence d’Israël Beiteinou dans la coalition pourrait accélérer l’adoption d’une réforme qui améliorerait le niveau de vie de près de 400.000 petits retraités; son coût global est estimé entre 1 et 2 milliards de shekels par an (230-460 millions d’euros).
RÉFORME DES CRÉDITS IMMOBILIERS
Autre dossier qui tient à cœur les députés d’Israël Beiteinou: les conditions d’octroi d’’un prêt immobilier. Aujourd’hui, une banque exige d’un Israélien qui sollicite un crédit pour l’achat d’un appartement, un apport minimal équivalent à 25% de la valeur du logement ; le crédit bancaire ne dépassera donc pas les 75% de la valeur du logement.
Lieberman va profiter de son entrée au gouvernement pour relancer sa proposition de réforme des crédits immobiliers. Il voudrait porter le financement bancaire à hauteur de 90% pour un jeune couple. Jusqu’à présent, le ministère des Finances s’est opposé à un relèvement des crédits immobiliers.
Jacques Bendelac (Jérusalem)
Source Israel Valley