Un journaliste argentin a divulgué vendredi des enregistrements dans lesquels le ministre des Affaires étrangères de l’Argentine, sous la présidence de Cristina Kirchner, a affirmé que l’Iran « a placé les bombes » au cours de l’attentat de 1994 dans un centre de la communauté juive à Buenos Aires...
Le journaliste, Daniel Santoro, a rendu public deux enregistrements sonores sur Radio Mitre (radio argentine émettant depuis Buenos Aires, ndlr), dans lesquels l’ex ministre argentin des Affaires étrangères Hector Timerman peut être entendu en train de parler avec Guillermo Burger, l’ancien chef de l’Association mutuelle israélite argentine (AMIA) à Buenos Aires.
Les enregistrements ont été réalisés en 2012, quand les fonctionnaires argentins de l’époque venaient d’entamer des négociations menées par l’ex-présidente, Cristina Kirchner, pour former une « commission de la vérité » avec l’Iran afin d’enquêter conjointement sur l’attentat.
Dans la conversation, Timerman tente de convaincre Burger de soutenir cette enquête menée en collaboration avec l’Iran, déclarant que même si l’Iran « a placé les bombes », ce serait le « moyen le plus efficace de résoudre l’affaire ».
Les enregistrements révèlent également que l’adjoint de Burger, Jose Skelter, a affirmé que « l’Iran est un partenaire », et a appelé son supérieur à promouvoir la coopération avec ce pays dans le cadre de l’enquête et pour l’indemnisation des familles.
Selon Alberto Nisman, le procureur qui était en charge de l’enquête à partir de 2004, la « commission de la vérité » a été conçue pour aider à l’obtention de mandats d’arrêt délivrés par Interpol contre cinq suspects iraniens, dans le but de retourner à la normalisation des relations bilatérales.
Nisman avait par ailleurs publié un acte d’accusation reprochant à l’Iran et au Hezbollah d’avoir perpétré l’attentat. Il avait également déclaré que Kirchner cherchait à gagner la faveur de la République islamique afin d’avoir accès au pétrole du pays.
En outre, le procureur Nisman estimait que la présidente argentine avait entravé l’action de la justice en concluant avec l’Iran un mémorandum prévoyant l’audition à Téhéran de dirigeants iraniens suspects, alors qu’il en demandait l’extradition depuis des années.
L’affaire est revenue sous les projecteurs quand Nisman est mort d’une blessure par balle debut 2015. Le procureur avait été retrouvé mort le 18 janvier dernier, alors qu’il assurait que le pouvoir avait mis en place un plan visant à protéger l’Iran, soupçonné d’avoir commandité l’attentat.
Le Premier ministre israélien a salué le 13 décembre la décision du nouveau président argentin Mauricio Macri d’annuler un accord entre l’Argentine et l’Iran qui empêchait Téhéran d’être tenu responsable de l’attentat contre le centre communautaire juif à Buenos Aires.
Source JerusalemPlus