Une cérémonie commémorant un pogrom sanglant contre les juifs d’Irak il y a plus de 70 ans s’est tenue pour la première fois lundi dans la région autonome du Kurdistan irakien (nord), en présence de Kurdes d’origine juive et d’officiels. A cette occasion, le gouvernement du Kurdistan a officialisé l’arrivée d’un représentant de la communauté juive au sein du ministère des Affaires religieuses dans une région majoritairement musulmane...
La loi sur la protection des minorités, votée en mai, “stipule que même s’il n’y a qu’un fidèle de quelque religion que ce soit, ses droits seront protégés“, a déclaré Sherzad Omar Mamsani, le représentant juif au ministère des Affaires religieuses.
Selon lui, la cérémonie organisée lundi à Erbil, la capitale du Kurdistan, pour commémorer le pogrom de Bagdad des 1er et 2 juin 1941, connu sous le nom de “Farhoud“, ainsi que les persécutions contre les juifs d’Irak, est la première jamais organisée à ce jour.
Plus de 100 personnes ont été tuées lors du pogrom de Farhoud, lorsque des foules attaquèrent et pillèrent les maisons de la communauté juive de Bagdad. Des dizaines de milliers de juifs irakiens quittèrent ensuite le pays au cours des années qui suivirent par peur des violences.
La communauté comptait 135.000 personnes au début des années 1940, selon le musée de l’Holocauste à Washington.
Selon M. Mamsami, environ 400 familles s’identifiant comme juives vivent encore au Kurdistan irakien. Elles sont toujours officiellement enregistrées comme musulmanes.
Le nombre total de familles “d’origine juive“ converties à l’islam serait de plusieurs milliers, a-t-il ajouté.
Zach Huff, un chercheur américain basé en Israël et spécialiste de la question kurde, a émis l’espoir que la commémoration officielle de lundi marque une renaissance de la communauté et de la culture juive au Kurdistan irakien.
“Il y a environ 200.000 Kurdes (juifs) vivant en Israël“, a-t-il expliqué à l’AFP, “et ils ont envie de se reconnecter à leurs racines au Kurdistan, même s’ils font partie de la deuxième ou troisième génération (vivant en Israël)“, a-t-il souligné.
“Je pense qu’il va y avoir davantage d’échanges commerciaux, de tourisme et de relations entre les Kurdes juifs (d’Israël) et les habitants du Kurdistan“, a-t-il ajouté.
Il n’existe pas de synagogue en activité dans cette région autonome mais le représentant juif au ministère des Affaires religieuses a émis l’espoir que les choses changent rapidement.
Source Nouvelles d'Armenie