lundi 12 octobre 2015

Rentrée économique en Israël : les dossiers qui attendent les ministres


En Israël, l’année économique démarre véritablement ce lundi 12 octobre, soit après les fêtes juives de Rosh Hashana, Kippour et Souccot. En Israël, la rentrée se déroule cette semaine. Après les fêtes du mois juif de Tishri, c’est la véritable rentrée pour les députés israéliens, pour le gouvernement et pour les fonctionnaires...


Ce lundi 12 octobre marque d’abord la rentrée parlementaire. Après deux mois et demi de vacances d’été, les députés israéliens retrouvent aujourd’hui leurs sièges à la Knesset.
Malgré son étroite majorité parlementaire (61 députés sur 120), la coalition gouvernementale semble tenir la route ; aucun député de la majorité ne souhaite vraiment raccourcir la durée de vie de ce gouvernement, et l’opposition ne constitue pas une menace véritable politique, du moins pour l’instant. Le gouvernement israélien ne devrait donc pas avoir de difficultés pour bénéficier d’une majorité parlementaire qui approuve les grands projets de loi, économiques et sociaux.
De retour de vacances et d’un séjour aux États-Unis, le premier ministre israélien Benyamin Netanyahou devra traiter plusieurs dossiers économiques urgents. Car les questions sécuritaires, et notamment le conflit avec les Palestiniens, ne sont pas les seuls défis de cette rentrée. Pour le gouvernement israélien, l’heure est grave : le budget 2016 devra être adopté par la Knesset avant le 19 novembre, en même temps que celui de 2015.
Les dossiers économiques bouillants ne manquent donc pas : croissance, budget, gaz, pauvreté, éducation, santé, agriculture, etc. Voici les principaux.

RELANCER LA CROISSANCE

L’économie israélienne montre des signes d’essoufflement : au second trimestre de 2015, le PIB a augmenté au rythme annuel de 0,1% seulement, c’est-à-dire qu’Israël connaît aujourd’hui une croissance quasiment nulle. Pour toute l’année 2015, les meilleures prévisions tablent sur une croissance modérée de 2,5%. Malgré le recul des exportations et des investissements, le ministère des Finances affiche un optimisme pour 2016 avec un chiffre de croissance qui frôle les 3% ; mais c’était avant le déclenchement de la vague actuelle de terreur qui risque de plonger l’économie israélienne dans une période de ralentissement.

ADOPTER LE BUDGET 2015-2016

C’est autour du 19 novembre prochain qu’Israël disposera d’un budget pour les 13 prochains mois, jusqu’à la fin 2016. Les dépenses militaires sont la grande inconnue de ce budget ; pour l’heure, elles sont fixées à 56 milliards de shekels, mais le ministre de la Défense exige de les porter à 64 milliards. Un compromis sera sans doute trouvé autour de 60 milliards de shekels, soit 17% des dépenses publiques. Le gouvernement israélien semble résolu à laisser filer le déficit public à hauteur de 2,9% du PIB, contre 2% en 2015.

APPROUVER LE PLAN-CADRE DU GAZ

C’est au milieu du mois d’août que le gouvernement israélien avait approuvé l’accord-cadre pour l’exploitation des réserves de gaz naturel, tel qu’il a été conclu avec les sociétés gazières. Ce plan fixe un prix de vente plafond pour le gaz, ouvre le marché à la concurrence, prévoit un développement futur des forages et garantit une stabilité de la régulation de l’État. Reste à trouver une majorité de députés qui approuve ce plan ; ce qui n’est pas joué d’avance, tant les dissensions sont nombreuses à l’intérieur même de la coalition gouvernementale.

RÉDUIRE LA PAUVRETÉ

Le budget 2016 a enterré une bonne partie des recommandations de la commission Elalouf de lutte contre la pauvreté. Pourtant, le ministère des Finances indique avoir débloqué 1,8 milliard de shekels en 2016 pour réduire le taux de pauvreté qui est, en Israël, un des plus élevés des pays de l’OCDE. Pour lancer un véritable plan national de lutte contre la pauvreté, le rapport Elalouf recommandait d’en investir deux fois plus (4 milliards de shekels) la première année.

LUTTER CONTRE LA CHERTÉ DE LA VIE

Ce fut une des principales promesses électorales du gouvernement israélien. À défaut de disposer d’un budget voté pour 2015 et 2016, le ministre des Finances a dû, jusqu’à présent, se contenter de gérer les affaires courantes. Mais dans les mois qui viennent, le gouvernement devra s’atteler sérieusement à réduire le coût de la vie de l’Israélien. Plusieurs secteurs sont concernés par la cherté de la vie : l’immobilier, l’agroalimentaire, la santé, la finance, etc.
Voilà pour les principaux dossiers économiques en attente. D’autres, non moins chauds, devront aussi retenir l’attention du gouvernement, comme : la réduction des listes d’attente dans les hôpitaux, la gestion des 45.000 ressortissants africains qui se sont infiltrés illégalement en Israël, la résolution de la crise de l’agriculture, la poursuite de la réforme de l’éducation, etc.

Jacques Bendelac (Jérusalem)

Source Israel Valley