Le gouvernement de réconciliation doit démissionner dans les 24 heures, a annoncé mardi Mahmoud Abbas face à l’incapacité du Fatah à agir dans la bande de Gaza, selon des médias arabes. « Le gouvernement va démissionner dans les prochaines 24 heures parce qu’il est faible et il n’a aucune chance que le Hamas lui permettre d’agir à Gaza », a déclaré Amin Maqbul, le secrétaire général du Conseil révolutionnaire du mouvement Fatah...
L’intention du gouvernement a été confirmée par un autre haut responsable palestinien sous couvert d’anonymat.
Le mouvement islamiste Hamas a gouverné à Gaza pendant sept ans, mais son administration a démissionné en juin dernier, lorsque le gouvernement de consensus avec le Fatah basé à Ramallah a prêté serment.
Composé de technocrates indépendants, le gouvernement d’union a été décidé par le Fatah et le Hamas et a reçu un mandat pour gouverner la Cisjordanie et Gaza, mettant fin à sept années d’administrations distinctes.
Mais dans la pratique, le gouvernement a été incapable d’étendre son autorité à Gaza, qui a été dévastée par une guerre meurtrière de 50 jours avec Israël l’été dernier et où le Hamas reste au pouvoir de facto.
« Après que le gouvernement aura démissionné, nous allons entamer des consultations pour former un nouveau gouvernement », a déclaré Maqbul AFP, sans dire si la nouvelle formation sera reconstituée en consultation avec le Hamas.
Une source du gouvernement a confirmé que l’idée était en discussion depuis des semaines, mais a nié qu’elle se produirait dans les heures à venir.
Le Hamas dément des rumeurs sur une possible trêve de 5 ans
Un haut responsable du Hamas, Salah Bardawil a démenti mardi les rumeurs sur des discussions entre son organisation et Israël en vue d’un accord de cessez-le-feu de 5 ans.
« Nous ne sommes pas en contact pour une quelconque trêve sous les auspices d’un pays tiers », a-t-il dit mardi.
« La seule initiative qui existait a été présentée par l’ancien émissaire de l’ONU au Moyen-Orient, a Robert Serry, et elle n’a pas porté ses fruits. Toutes sortes de propositions émanant d’organismes européens ne progressent », aurait affirmé Bardawil, cité par le quotidien israélien Haaretz.
« Nous avons l’intention d’établir un Etat à Gaza et aucune intention de renoncer à la Cisjordanie. Nous nous battons pour l’autodétermination du peuple palestinien », a déclaré Bardawil.
Mardi matin, le journal palestinien « Al-Quds » a rapporté sur son site internet que la direction du Hamas s’est réunie afin de donner une réponse définitive à la proposition du Qatar d’instaurer une trêve (Houdna) de 5 ans avec Israël en échange de la construction d’un port flottant au large des côtes de la bande de Gaza.
Samedi, Moussa Abou Mazrouk, le numéro 2 du Hamas, a quitté la bande de Gaza après un séjour de deux semaines, afin de se rendre au Qatar pour finaliser les détails avec un « responsable international », apparemment l’émissaire de l’Onu pour le Moyen-Orient Nicolas Mladenov qui se traouvait à Gaza il y a une semaine où il a rencontré Abou Mazrouk.
Ce dernier aurait eu un très long entretien à Doha, la capitale du Qatar avec Khaled Mechaal, le directeur du bureau politique du Hamas au sujet de la proposition qatarie soutenue par la Turquie.
La construction d’un port flottant était une des demandes du Hamas pour un cessez-le-feu lors de la guerre de l’été dernier avec Israël, une exigence à laquelle l’organisation terroriste avait dû renoncer après 50 jours de combat.
Le Hamas tente également de réchauffer ses relations avec Le Caire. Des dirigeants de l’organisation auraient rencontré de hauts responsables sécuritaires égyptiens et demandé la réouverture du point de passage de Rafah entre Gaza et le Sinaï.
Selon des sources arabes, les Egyptiens seraient satisfaits de la répression menée par le Hamas à l’égard des salafistes palestiniens qui soutiennent activement les les organisations djihadistes dans le Sinaï. Plusieurs centaines d’entre eux sont détenus dans les prisons du Hamas, c’est ce qui aurait motivé les récents tirs de roquettes sur le territoire israélien de ces mouvements incontrôlés, mais ayant la sympathie de l’Iran, qui tentent d’entraîner une riposte israélienne.
Dans un geste de bonne volonté, les Egyptiens ont ouvert pour trois jours le point de passage de Rafiah.
Source JerusalemPlus