mardi 30 juin 2015

Crise grecque : Israël n'est pas exposé à la dette de la Grèce


Israël n’a rien à craindre de la crise financière en Grèce ; l’exposition de l’économie israélienne à la dette grecque est minime. Après le premier vent de panique qui a soufflé sur la Bourse de Tel Aviv, les opérateurs israéliens ont repris leurs esprits : l’exposition d’Israël à la crise grecque est quasiment nulle, le commerce entre les deux pays est réduit, et les touristes israéliens ne comptent pas annuler leurs vacances sur une des îles grecques. Tour d’horizon des retombées de la crise grecque sur le portefeuille des Israéliens...


DETTE PUBLIQUE – Contrairement aux pays européens, le gouvernement israélien n’a aucune exposition à la dette grecque. Israël ne subira donc aucune perte financière dans le cas où la Grèce serait déclaré en cessation de paiement.

COMMERCE – Le commerce de marchandises entre Israël et la Grèce est minimal : les échanges de marchandises ont totalisé 687 millions de dollars en 2014 : 458 millions d’exportations israéliennes et 229 millions de fournitures grecques à Israël. Au total, la Grèce ne figure qu’au 28e rang des partenaires commerciaux d’Israël.
A ce jour, la dette de la Grèce aux exportateurs israéliens se monte à 90 millions de dollars seulement ; c’est une dette qui est garantie par l’assureur israélien du commerce extérieur ICIC (The Israeli Credit Insurance Company), donc pas de pertes à prévoir pour les exportateurs israéliens.

TOURISME – Les îles grecques (Rhodes, Crète, Kos, Mykonos, Corfou, etc.) font partie des destinations privilégiées des Israéliens en vacances, notamment durant les mois d’été. En 2014, 786.000 Israéliens ont fait du tourisme en Grèce, et encore 165.000 Israéliens durant les cinq premiers mois de 2015.
Pour l’heure, aucune annulation n’a été enregistrée par les tour-operators, et les avions qui décollent de Tel-Aviv pour la Grèce sont toujours complets. Le seul conseil que les agences de voyages israéliennes donnent à leur clientèle est de s’approvisionner en espèces, afin de ne pas rester à cours d’euros en cas de fermeture prolongée des banques grecques.

BOURSE – La première réaction à la crise grecque s’est fait ressentir dès dimanche à la Bourse de Tel Aviv. Les actions ont enregistré des pertes allant jusqu’à 3%, essentiellement pour les valeurs bancaires et énergétiques. Hier lundi, la baisse des cours s’est atténuée : l’indice TA-100 n’a perdu que 0,2%. Autrement dit, après le premier choc, les cours se sont stabilisés sur la place financière de Tel Aviv.

EURO – La panique bancaire qui s’est emparée de la Grèce a constitué un prétexte supplémentaire au renforcement du shekel. Déjà en hausse, la devise israélienne s’est encore renforcée face à l’euro ; hier lundi, le cours de l’euro était tombé à 4,21 shekels.

ÉCONOMIE GLOBALE – Pour l’heure, l’impact direct de la crise grecque sur l’économie israélienne est minime. En revanche, si la crise s’étendait à l’ensemble de l’Europe et aux autres pays développés, les retombées indirectes sur Israël seraient plus graves: une récession en Europe pourrait pénaliser les exportations israéliennes et aggraverait le niveau du risque sur les marchés globaux.

Jacques Bendelac (Jérusalem)

Source Israel Valley