Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou et le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas se sont dit prêts à retourner à la table des négociations afin de reprendre les pourparlers de paix, a affirmé le ministre français des Affaires étrangères après un entretien avec le chef du gouvernement de l'Etat hébreu...
Laurent Fabius a également dit que les négociations pourraient être "accompagnées" par une conférence internationale formée de pays arabes et européens qui ne sont pas actuellement membres du quartet pour le Moyen-Orient.
"Une commission accompagnerait les négociations, mais ne remplacerait pas les Israéliens ou les Palestiniens", a-t-il dit, ajoutant que sa discussion avec Netanyahou avait été "profonde et utile".
"La France ne souhaite pas ramener le conflit israélo-palestinien sur le devant de la scène internationale et se positionne naturellement en faveur de la tenue de négociations directes", a affirmé le ministre français des Affaires étrangères en préambule d'une rencontre avec le président israélien dimanche après-midi à Jérusalem.
"Nous n'avons aucun intérêt à internationaliser le conflit, et préférerions tenir des négociations directes", a assuré Laurent Fabius, tentant de "rassurer" Reuven Rivlin qui s'est dit préoccupé par l'intention des Palestiniens de "débattre du conflit devant les Nations-Unies plutôt que de parler avec les Israéliens".
"La position de la France sur la question est simple et logique: les deux parties doivent négocier et personne ne peut les remplacer," a-t-il ajouté.
Le chef de la diplomatie française est arrivé un peu plus tôt dimanche à Ramallah, pour rencontrer les responsables palestiniens. La veille, le ministre français avait affirmé que la "colonisation éloignait les perspectives de paix", une déclaration peu appréciée par le Premier ministre israélien qui s'est empressé de riposter.
"Nous rejetons énergiquement les tentatives de nous forcer à des diktats internationaux, même pour des raisons de sécurité et de paix. La paix ne sera atteinte que par des négociations directes entre les parties, qui tiendront compte de nos intérêts nationaux, d'abord et avant sécuritaires", a rétorqué Benyamin Netanyahou.
"Le monde souhaite juste nous pousser à des frontières indéfendables, tout en ignorant complètement ce qui se trouve de l'autre côté de la frontière. Bien sûr, cela conduirait à des résultats que nous voyons et expérimentons dans la bande de Gaza et au Liban. Nous ne laisserons pas cela se produire", a ajouté Netanyahou dans un communiqué.
Reprendre les pourparlers israélo-palestiniens interrompus depuis plus d'un an sous une égide internationale et dans un calendrier précis: telle est l'ossature du projet qu'entend défendre le ministre français au cours de son quatrième voyage dans la région depuis 2012.
"Il faut que la sécurité d'Israël soit assurée complètement, c'est tout à fait essentiel," a dit d'emblée Fabius au Caire, ajoutant immédiatement: "il faut en même temps que les droits des Palestiniens soient reconnus, parce que s'il n'y a pas de justice, il n'y a pas de paix. Et de ce point de vue là, quand la colonisation avance, la solution des deux Etats recule".
Fabius, a assuré dimanche à Amman que Paris n'entendait pas baisser les bras sur le dossier israélo-palestinien malgré l'impasse actuelle des négociations.
"La France fait partie en effet des quelques pays qui ne baissent pas les bras dans cette situation (...) à la fois par amitié pour les Palestiniens et aussi pour les Israéliens", a déclaré Fabius lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue jordanien Nasser Judeh.
Avec la Jordanie, "nous partageons les mêmes constats, c'est à dire une vraie préoccupation face à la situation sur le terrain et à l'avenir de la solution à deux Etats", a-t-il ajouté, en mettant en garde contre une reprise des violences.
"Si nous n'offrons pas une horizon politique, on peut redouter la reprise du cycle de la violence qui, malheureusement, peut intervenir à chaque instant", a encore dit Fabius.
"A ce moment il n'y a pas de négociations, pas de résolution, pas d'accompagnement international. La situation peut se dégrader à chaque instant et notre rôle, en tant que membre permanent du Conseil de sécurité et en tant qu'ami des pays de la région c'est d'aider à trouver les solutions non pas à la place des parties prenantes mais avec les parties prenantes", a-t-il encore dit.
Source I24News