mardi 23 juin 2015

Affrontements avec la police lors d'une manifestation d'Israéliens éthiopiens


Plusieurs centaines d'Israéliens d'origine éthiopienne sont descendus dans les rues de Tel Aviv lundi soir, dans le cadre d'une nouvelle manifestation contre la discrimination et la violence policière après que le procureur général d’Israël a décidé de ne pas ouvrir d'enquête criminelle contre un policier qui avait battu un jeune soldat d'origine ethiopienne le mois dernier...



Les manifestants, réunis sur la célèbre place Rabin, appellent à "continuer le combat et à ne pas céder à la violence" alors que des heurts avec les policiers ont éclaté un peu plus tôt dans la soirée.
"Des affrontements entre manifestants masqués et les forces de l'ordre ont éclaté, et plus d'une dizaine de personnes ont été arrêtées", a affirmé une porte-parole de la police.
Le ministère israélien de la Justice a annoncé la semaine dernière qu'il avait décidé de ne pas ouvrir d'enquête criminelle concernant le passage à tabac d'un jeune soldat israélien d'origine éthiopienne, qui avait été filmé et qui avait provoqué un tollé dans le pays.
La diffusion d'une vidéo montrant deux policiers battant violemment - et sans aucune raison - Damas Pakada, un jeune soldat d'origine ethiopienne en uniforme, avait déclenché un soulèvement spontané de la communauté israélienne-éthiopienne le mois dernier.
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Toutefois, l'agent incriminé - dont l'anonymat a été requis - fait face à des mesures disciplinaires s'il est jugé coupable de "mauvaise conduite" par un tribunal interne.
Le procureur général Yehuda Weinstein a décidé de se conformer à une recommandation du services des affaires internes de la police, en cessant la procédure à l'encontre de l'officier, et transférant le dossier à la police qui doit examiner des mesures "disciplinaires", a dit le ministère.​
La clôture de l'enquête a choqué la communauté juive d'origine éthiopienne, qui s'est engagée à se mobilier à nouveau.
Cette décision est "scandaleuse" et "honteuse", a réagi l'ancienne élue Pnina-Tamano Shata, qui avait pris part aux manifestations de cette communauté. "Nous n'avons d'autre choix que de continuer le combat pour nos droits", a-t-elle écrit sur sa page Facebook.
Pakada, un orphelin de 21 ans qui a émigré d'Ethiopie avec ses quatre frères et sœurs il y a sept ans, avait expliqué à Channel 10 qu'il roulait à bicyclette quand il a remarqué les deux officiers qui sécurisaient la zone, après l'annonce d'un objet suspect. Il a expliqué avoir demandé aux agents ce qu'ils faisaient et que l'un d'entre eux lui a répondu agressivement, en le faisant tomber de son vélo. Le soldat a par la suite été frappé dans une ruelle par les deux agents.
L'officier a menacé de lui tirer dans la tête, selon Pakada. Plusieurs policiers sont ensuite arrivés pour arrêter le soldat pour "agression", après qu'il s'est emparé d'une pierre pour les menacer.
Les deux agents ont été suspendus dès le lendemain, selon les médias israéliens.
M. Weinstein a expliqué que l'examen de la vidéo avait montré que le soldat Pakada avait été le premier à avoir recours à la violence en repoussant l'officier de police qui lui barrait le passage.
"L'officier a utilisé la force pour éloigner le soldat", indique un communiqué du procureur général, précisant que l'arrestation du soldat par l'officier de police, aidé par un autre policier, s'était déroulée "convenablement".
Le procureur a précisé avoir également clos l'enquête pour violences visant le soldat d'origine éthiopienne.
Source I24News