Après les vidéos sur YouTube, Google continue de se mobiliser face à l'Etat islamique. Le moteur de recherche a décidé de bloquer la suggestion de recherche "comment rejoindre Daech", d'abord dans sa version anglaise ("how to join Isis"), avant d'également supprimer la suggestion en français, mercredi 11 février...
Jusqu'à présent, quand les internautes tapaient "comment rejoindre", Google proposait de compléter la phrase par "Daech". Cette fonction, baptisée Autocomplete, "propose des prédictions de recherches afin de vous aider à trouver plus rapidement ce que vous cherchez", explique un porte-parole de Google à "l'Obs". "Ces prédictions sont générées automatiquement sur la base de plusieurs facteurs, dont notamment la popularité des termes saisis par les internautes."
Bloquer les appels à la haine et à la violence
Si les suggestions se font sur la base d'un algorithme, Google intervient parfois a posteriori pour supprimer des associations problématiques ou contraires à la loi. Depuis 2012, le moteur de recherche limite en France les associations de noms de personnalités avec le mot "juif", depuis un accord avec des associations anti-racistes.
De plus, le moteur confirme à "l'Obs" disposer d'une politique claire pour bloquer "les appels à la haine et à la violence". Ce serait dans ce cadre que la suggestion "Daech" après "comment rejoindre" a été supprimée.
Et si une "prédiction" de l'algorithme "offense" un internaute, il est possible de la signaler à Google via un formulaire dédié. Pour autant, cela n'empêche pas de voir le moteur attaqué en justice, comme en août dernier par un milliardaire hongkongais qui se plaint de voir son nom associé aux triades, la mafia chinoise.
Reste que les recherches sont multiples et que toutes les prédictions ne sont, à l'heure d'écrire ces lignes, pas encore bloquées. Ainsi, "comment rejoindre" suivi de la lettre "l" ou de "l'e" verra les suggestions de recherche "comment rejoindre le jihad" et "comment rejoindre l'Etat islamique".
Nous mettons régulièrement à jour nos algorithmes afin d'améliorer la recherche Google", justifie l'entreprise américaine. "Les termes qui apparaissent dans Autocomplete peuvent donc évoluer au fil du temps."
Sur le moteur de recherche concurrent Bing de Microsoft la suggestion a également été bloquée.
Source Le Nouvel Observateur