La Syrie a appelé lundi le Conseil de sécurité de l'ONU à condamner "clairement la violation flagrante" de son territoire par Israël après le bombardement de ses positions militaires qui a causé la mort de quatre soldats. "Les forces d'occupation israéliennes ont mené dimanche et lundi une nouvelle agression contre des positions à l'intérieur du territoire syrien ce qui constitue une nouvelle violation flagrante de l'accord de séparation des forces de 1974, de la Charte de l'ONU et du droit international", écrit le ministère syrien des Affaires Étrangères deux deux lettres adressées au secrétaire général de l'ONU et au Conseil de sécurité...
Selon lui, "cette agression s'est traduite par des tirs d'obus de tanks, de mortiers et de roquette ainsi que des raids menés par cinq chasseurs israéliens contre des postes militaires, entrainant la mort de quatre martyrs, blessants neuf autres soldats et causant des dégâts dans les positions et le matériel".
"Nous avons répondu avec force à l'armée syrienne et nous sommes prêts à utiliser plus de moyens si nécessaire", avait déclaré le Premier ministre israélien lors d'une réunion lundi.
Une dizaine de soldats syriens ont été tués dans des raids de l'aviation israélienne dans la nuit de dimanche à lundi, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).
"Au moins dix soldats syriens ont été tués dans des raids israéliens contre des positions militaires limitrophes de la partie occupée du Golan. Neuf missiles ont été tirés par des avions et au moins deux chars ainsi que deux batteries d'artillerie ont été détruits", a précisé l'OSDH.
L'aviation israélienne avait effectué dans la nuit de dimanche à lundi plusieurs raids dans le Golan syrien en représailles au tir de mortier qui a causé la mort d'un jeune Israélien de 15 ans et blessé 3 personnes dans la journée de dimanche. Selon le porte-parole de l'armée, 9 cibles de l'armée syrienne ont été visées et détruites et plusieurs personnes auraient été tuées.
Mohamed Karaka, 15 ans, originaire du village druze d'Arraba a été tué dimanche alors qu'il accompagnait son père, contractuel du ministère de la Défense, qui effectuait des travaux à Tel Hezeka le long de la frontière entre Israël et la Syrie.
Les responsables israéliens qualifient l'incident de très grave et estiment qu'il s'agit d'un franchissement de la "ligne rouge". L'armée a évoqué "une attaque intentionnelle" contre un véhicule civil par des forces en Syrie.
Le ministre israélien de la Défense Moshé Ya'alon a justifié lundi matin les opérations militaires déclarant qu"Israël considère le régime d'Assad et l'armée syrienne comme "responsables de ce qui se passe dans les zones qu'ils contrôlent". Il a précisé qu' "Israël réagira avec fermeté à toute provocation et à toute attaque qu'elles viennent d'éléments terroristes opérant dans le secteur ou de l'armée syrienne".
La Syrie n'a pas réagi officiellement aux raids israéliens de cette nuit, mais l'opposition syrienne a publié une liste des positions syriennes ciblées par Tsahal.
En mars dernier, un véhicule de patrouille de l'armée avait été touché par un engin explosif à la frontière syrienne, un incident au cours duquel 4 soldats israéliens ont été blessés.
Un mois plus tôt, deux roquettes tirées d'une ville syrienne avait touché les monts du Golan, peu après une visite secrète du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou dans la région.
Depuis le début de la guerre civile en 2011, le plateau du Golan est sous tension, témoin de salves de roquettes "perdues" qui explosent sur le territoire israélien, suivies de ripostes du côté israélien.
Le Golan est un plateau stratégique, conquis par Israël au cours de la victoire de la guerre de 1967. Malgré une hostilité constante entre les deux pays, la Syrie a tenté de maintenir le calme à la frontière israélienne depuis la guerre de 1973.
Source I24News