Le ministre des affaires étrangères israélien, Avigdor Lieberman, a menacé samedi 21 juin d'expulser Robert Serry, le coordinateur de l'ONU pour le processus de paix au Moyen-Orient, pour avoir proposé son assistance à un transfert de fonds qataris à Gaza. Selon M. Lieberman, cité par la télévision israélienne, M. Serry a tenté en vain de convaincre l'Autorité palestinienne de transférer 20 millions de dollars (14,7 millions d'euros) débloqués par le Qatar pour résoudre la crise des salaires des fonctionnaires du Hamas à Gaza, puis a proposé l'assistance directe des Nations unies...
En revanche, selon le porte-parole de M. Serry, Mourad Bakri, c'est l'Autorité palestinienne qui a approché le diplomate sur cette question. « La position de l'ONU est claire, il n'y aura d'assistance [à ce transfert] qu'avec l'accord de toutes les parties concernées, y compris Israël », a-t-il précisé, expliquant qu'Israël avait été tenue informé de « toutes ces discussions ». Mais selon la télévision, M. Lieberman (droite ultranationaliste) va proposer dimanche, lors d'une « réunion d'urgence » au sein du ministère, que M. Serry soit déclaré « persona non grata » en Israël.
LE HAMAS « RESPONSABLE » DE L'ENLÈVEMENT D'ISRAÉLIENS
« Nous voyons le comportement de Robert Serry avec la plus grande sévérité et des mesures fortes vont s'imposer », a déclaré le porte-parole du ministère, Yigal Palmor, insistant sur le fait que le ministère délivrait les visas diplomatiques et pouvait aussi « les retirer ». Selon un communiqué de son bureau, le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, s'est entretenu avec le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, et s'est opposé à ce transfert de fonds qataris au Hamas, qu'il estime « responsable » de l'enlèvement de trois jeunes Israéliens en Judée-Samarie le 12 juin.
Le Qatar avait annoncé le 13 juin qu'il allait verser 60 millions de dollars (44 millions d'euros) pour pallier l'incapacité de l'Autorité palestinienne à verser les salaires des fonctionnaires de la bande de Gaza. Cette incapacité, apparentée à un refus du Fatah envers son ennemi le Hamas, avait déclenché début juin la première crispation depuis la constitution d'un gouvernement d'union censé mettre un terme aux années de crises entre les deux principales factions palestiniennes. L'Autorité palestinienne refusait jusqu'alors de régler les salaires des fonctionnaires de Gaza nommés après que le Hamas en ait chassé le Fatah en 2007.
Source Le Monde