mardi 17 juin 2014

Interview : Le souverain pontife aborde l'antisémitisme et les racines juives du christianisme

 
" En ce qui concerne la renonciation, je crois que le Pape Benoît a fait un grand geste, il a ouvert une porte (...) Je ferai la même chose que lui ", a révélé le pape François au correspondant i24news Henrique Cymerman, lors de son entretien exclusif avec le pontife au Vatican. Premier Pape à se retirer avant la fin de sa vie, le Pape Benoît semble être un exemple pour le nouveau pontife qui souhaite suivre son chemin et démissionner de sa tâche avant la fin de sa vie, laissant la place pour une nouvelle institution d'éventuels papes émérites...



Le Pape François s'est longuement penché sur les rapports entre Juifs, Musulmans et Chrétiens, citant les connivences entre les trois religions monothéistes.
"Vous, vous dites Shalom, les Arabes disent Salam, nous, nous disons parfois "allez en paix, bonne journée". Ce sont des termes qui rapprochent", a-t-il mentionné. Et de citer l'histoire commune des prophètes et patriarches issus de l'Ancien Testament.
"On ne peut pas être un vrai Chrétien si on ne reconnait pas ses racines juives", a également confié le pape à i24news, répondant au journaliste qui lui rappelait une de ses propres citations, quelques mois auparavant.
"Je prie tous les jours l'Office divin avec les Psaumes de David", a-t-il dit, se référant à la prière commune qu'il a organisé il y a quelques jours avec le président israélien Shimon Peres et le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, en concluant "ma prière est donc juive".

"Ouvrir les archives du Vatican"

Exprimant avec ferveur sa condamnation de l'antisémitisme, le Pape se scandalise de l'existence de nos jours de négationnistes de la Shoah, "c'est de la folie", s'exclame-t-il face au journaliste d'i24news.
Les archives du Vatican sur la Shoah sont soumises aux traités internationaux sur l'"ouverture des archives". Celles du Vatican sont liées aux traités et aux Accords du Latran de 1929 signés avec l'Italie.
Pourtant, qualifié de "révolutionnaire" par le journaliste, le Pape a déclaré qu'une fois cette période passée, il ne voyait "aucun mal à ouvrir ces archives, conformément aux traités en vigueur".
"Cela va contribuer à l'histoire, à clarifier beaucoup de points", ajoute-t-il, corrigeant le journaliste, en définissant le terme révolutionnaire par le fait de "revenir aux sources".

Fondamentalisme et martyres

Interrogé sur le fondamentalisme religieux, le pape a reconnu que les trois grandes religions monothéistes abritaient des éléments extrémistes, qui frappent "idéologiquement", et "où il peut", a-t-il affirmé, insistant sur l'existence, au sein du christianisme, de ces mêmes fondamentalistes.
"La structure mentale du fondamentalisme, c'est la violence au nom de Dieu", a insisté le pape François. Puis, interrogé sur les persécutions subies par les Chrétiens dans le monde, le Pape semble alors s'inquiéter gravement, la qualifiant plus "forte qu'au cours des premiers siècles de l'Eglise".
"Il y a aujourd'hui plus de martyres chrétiens qu'à cette époque. Et ce n'est pas une fantaisie, j'ai les chiffres", a-t-il alerté.
Concluant sur une note sportive, le Pape François a affirmé qu'il ferait preuve de neutralité pendant le Mondial, ne soutenant pas officiellement l'équipe nationale de son pays d'origine, l'Argentine, "car l'Argentine et le Brésil ont toujours été adversaires".

Source I24News