Le journal Haaretz a publié mercredi soir une information exclusive concernant de nouveaux développements dans l'enquête sur les deux jeunes Palestiniens tués à Beitunia lors de manifestations en Cisjordanie le jour de la Nakba après la diffusion d'images. Le tribunal militaire avait jusqu'à présent interdit la publication de cette information. Selon le site du quotidien Haaretz reprenant des passages de l'enquête, un soldat de l'unité des services de presse de l'armée qui accompagnait les unités de maintien de l'ordre, aurait tiré en direction des manifestants. Le soldat aurait été démis de ses fonctions...
Il s'avère que l'incident se serait produit très près du moment où a été filmée la mort d'un des deux adolescents palestiniens, Nadim Nawara, âgé de 17 ans.
Cependant, selon l'enquête actuellement en cours, il n'est pas possible de prouver que le soldat incriminé est celui qui a provoqué la mort de Nawara. Le tribunal militaire a émis un ordre de censure sur les détails de l'enquête qui est menée par la police militaire. Tsahal affirme toujours ne pas connaître les circonstances exactes de la mort des deux Palestiniens. L'armée reconnaît que des balles en caoutchouc ont été tirées, des tirs fimés par les caméras de sécurité et par les journalistes sur place, mais estime que les deux jeunes ont été tués à grande distance des forces de sécurité israéliennes, ce qui tendrait à confirmer la thèse de l'utilisation de balles réelles, en dépit des dénégations des militaires et des policiers qui ont été interrogés.
Une video de CNN a été publiée jeudi dernier sur laquelle on aperçoit un escadron de gardes-frontières dont un des membres est vu tirant en direction de la foule des manifestants, puis on aperçoit Nawara qui est blessé d'une balle en pleine poitrine et meurt quelques instants plus tard.
Haaretz révèle avoir reçu une information selon laquelle un des soldats sur la video pointant son arme en direction des manifestants, serait le militaire appartenant à l'unité des services de presse de l'armée affecté à 'escadron des gardes-frontières. Il avait été entendu par ses supérieurs le jour même de l'incident et aurait affirmé ne pas avoir entendu de tirs à balles réelles, mais aurait apparemment caché sa participation à l'incident.
La diffusion le 20 mai par l'ONG "Défense des Enfants-International" et l'ONG israélienne B'Tselem d'images de vidéosurveillance d'une scène, sur laquelle on voit deux jeunes Palestiniens marchant près de l'ombre d'un bâtiment avant de s'effondrer subitement, apparemment atteints par des tirs a provoqué une vive émotion dans le monde entier, les Palestiniens accusant les militaires israéliens d'avoir tiré sur la foule lors d'une manifestation de commémoration de la Nakba le 15 mai dernier.
Les missions de l'Union européenne (UE) à Jérusalem et Ramallah se sont dites mercredi "profondément préoccupées par la mort de deux jeunes le 15 mai près de la prison d'Ofer, en Cisjordanie, dans un incident impliquant le recours par les forces israéliennes à la force létale".
Les Etats-Unis avaient réclamé une enquête impartiale, s'interrogeant ouvertement sur la "proportionnalité de l'usage de la force par rapport à la menace représentée par les manifestants", dont les deux adolescents, tués pendant les commémorations de la "Nakba" (catastrophe, en arabe) que représente pour les Palestiniens la "création d'Israël en 1948 et la tragédie des réfugiés".
Un porte-parole militaire israélien, le commandant Arye Shalicar, avait affirmé que l'enquête de l'armée sur ces morts n'avait pas à ce stade "établi de tirs à balles réelles", contrairement aux conclusions des médecins palestiniens et de B'Tselem.
Le ministre israélien de la Défense Moshé Yaalon avait justifié le comportement des forces de sécurité face à "un incident violent durant lequel des bouteilles incendiaires et des pierres ont été jetées sur des policiers qui, se sentant en danger, ont réagi comme ils devaient le faire".
Ya'alon avait ajouté "connaître les méthodes" des Palestiniens quant à leur manière de présenter les vidéos.
Les autopsies, délivrées par des médecins palestiniens à Ramallah en coordination avec Tsahal révélaient des lésions caractéristiques de tirs de balles réelles, et non de balles en caoutchouc, comme l'indiquait l'armée israélienne.
Source I24News