Le président israélien Shimon Peres et le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou ont participé mercredi à une cérémonie au Mont Herzl de Jérusalem en mémoire des Juifs éthopiens morts alors qu'ils faisaient route vers Israël dans le cadre des deux grandes opérations d'immigration clandestine : l'opération "Moïse" en 1984 et l'opération "Salomon" en 1991. La cérémonie a eu lieu sur le Mont Herzl et s'est achevée par l'inauguration d'un monument à la mémoire des victimes. Un milliers d'Israéliens, ainsi que la ministre de l'Intégration Sofia Landver, étaient venus assister à l'événement...
Le Premier ministre Benyamin Netanyahou a souligné l’engagement de son gouvernement dans la lutte contre les discriminations. M. Netanyahou a appelé à une plus grande intégration des ressortissants éthiopiens dans tous les domaines de la société israélienne et a rappelé que des membres de la communauté éthiopienne avaient déjà occupé avec succès des postes à responsabilité dans l’armée, dans les universités, au Parlement, dans la fonction publique et da diplomatie.
Les liens entre Israël et les Juifs éthiopiens remontent à l'opération "Salomon", lancée le 24 mai 1991 par l'Etat hébreu, qui a permis de faire évacuer 14 400 Juifs éthiopiens vers Israël en seulement 33 heures, au moment où la situation politique se dégradait en Ethiopie.
Au total, depuis la création de l'Etat d'Israël en 1948, 90.000 Juifs éthiopiens ont immigré en Israël.
Plus récemment, l’opération "Ailes de Colombe ", lancée il y a trois ans, a facilité l'Alya (immigration vers Israël) de 8000 Falash Mouras, une communauté de Juifs convertis de force au christianisme.
Le président Shimon Peres a déploré au cours de la cérémonie les discriminations subies par la communauté éthiopienne installée en Israël, estimant qu’il s’agit d’une "erreur à rectifier".
"Nous sommes des frères, il n’y a aucune différence entre nous", a déclaré M. Peres.
De nombreux cas de discrimination à l’encontre des Juifs d’Ethiopie ont été rapportés depuis leur installation en Israël.
En décembre dernier, une équipe médicale israélienne avait refusé d’utiliser le don de sang de la députée d'origine éthiopienne Pnina Tamano-Shata, issue du parti Yesh Atid.
"Je suis assez bonne pour servir le pays et siéger à la Knesset, mais pas assez pour donner mon sang", avait réagi la député israélienne. « Il est triste qu’après tant d’années le pays continue de faire la distinction entre sang et sang, et qu’il ne traite pas les dons de manière équitable".
Le Premier ministre israélien Binyamin Netanyahou avait appelé Mme Pnina Tamano-Shata après l’incident afin d’exprimer son admiration pour le travail accompli par la députée.
De son côté, le président israélien Shimon Peres avait exprimé son dégoût après avoir été informé de l'humiliation subie par la députée. "Il est inacceptable de faire des différences entre les sangs au sein l'Etat d'Israël. Tous les citoyens sont égaux. Il faut établir de nouvelles règles et permettre à tous les citoyens israéliens de faire don de leur sang. Les citoyens d'origine éthiopienne sont très chers à l'Etat d'Israël, ils sont parmi les meilleurs", avait-il déclaré.
Source I24News